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Napoléon : on a vu le film de Ridley Scott avec Joaquin Phoenix, et voici ce qu'on en a pensé

Dans le film «Napoléon», Ridley Scott confie à Joaquin Phoenix le soin d’incarner l’homme d’État français dont on suit le parcours, de son ascension à sa chute, à travers le prisme de sa relation avec Joséphine de Beauharnais. Attendu en salles ce mercredi, voici ce qu’on en a pensé.

L’amour et la guerre. Légende du 7e Art, Ridley Scott a décidé de s’attaquer frontalement à un monument historique avec «Napoléon», dont la sortie dans les salles françaises est programmée pour ce mercredi 22 novembre. Le réalisateur entend suivre le parcours de Napoléon Bonaparte, du moment où il passe du statut de capitaine d’artillerie à celui de général - après sa victoire lors du Siège de Toulon en 1793 - à son décès, en exil, sur l’île Sainte-Hélène en 1821, en passant par son couronnement en tant qu’Empereur le 2 décembre 1804, ainsi que par certaines de ses victoires les plus éclatantes sur le champ de bataille. Et bien évidemment sa cuisante défaite à Waterloo.

Le fil rouge du film de Ridley Scott repose sur la relation entre Napoléon Bonaparte et Joséphine de Beauharnais, dont il fait la rencontre en 1795 par l’intermédiaire du député Paul Barras (qui fut un de ses amants). De six ans son aînée, précédemment mariée et mère de deux enfants au moment où leurs regards se croisent pour la première fois, elle sera le grand amour de Napoléon Ier, dont l’image du conquérant stratège et infaillible se fissure de toute part à son contact.

Mission impossible

Le film, qui sortira sur grand écran le 22 novembre prochain, affiche une durée de deux heures et 38 minutes. Et autant le dire immédiatement, c’est très - trop ? - court pour être en mesure de traiter de manière subtile et détaillée l’ascension et la chute de Napoléon Bonaparte. Sans trop en dévoiler, Ridley Scott est contraint de procéder à des raccourcis et/ou des ellipses temporelles qui, si on connaît à minima le parcours de l’homme d’État français, ressortent comme étant d’impardonnables oublis dans le récit historique.

Aussi, certains détails visuels qui semblent ajoutés (le plus souvent à des fins narratives) et/ou erronés - comme ceux déjà apparus dans la bande-annonce - ne manqueront pas d’alimenter les critiques de certains historiens soucieux de rétablir l’exactitude des faits tels qu’ils se sont déroulés. En s’attaquant à un personnage doté d’une histoire aussi riche, où la nuance est primordiale dans la compréhension de son cheminement vers le pouvoir ainsi qu’à l’analyse de ses victoires et de ses échecs, le réalisateur paraît s’être lancé dans une mission impossible à mener à son terme, sans risquer de prendre des coups de tous bords.

Il est intéressant de souligner que Ridley Scott prévoit de sortir une version ‘Director’s Cut’ de son film, qui durera plus de quatre heures, et qui lui permettra, peut-être, d’éviter cette sensation de ne faire qu'effleurer les grandes étapes du parcours de Napoléon Bonaparte. Sans jamais toucher à la substance de ce qui faisait de ce dernier un homme d’État incontournable, à la fois craint et vénéré, à travers l'Europe à son époque. Le traitement du personnage à l’écran est trop linéaire pour prendre la véritable mesure de son envergure.

Des bons points

Ceci étant dit, «Napoléon» n’en reste pas moins un divertissement de grande qualité, d’autant plus quand on est installé dans une salle de cinéma. Ridley Scott a apporté un soin particulier aux scènes de combats. La bataille d’Austerlitz est sans aucun doute le moment le plus marquant du film, avec une mise en scène à couper le souffle. C’est un bijou visuel qui ne laissera personne indifférent.

La relation entre Napoléon Bonaparte et Joséphine est également une réussite, et représente, in fine, le cœur battant du récit de Ridley Scott. Si, là encore, il est impossible pour le réalisateur de rendre compte de la subtilité des sentiments qui les unissaient en si peu de temps, les interprétations de Joaquin Phoenix - impressionnant dans le rôle principal de bout en bout - et Vanessa Kirby participent à donner de l’intérêt aux scènes qu’ils partagent.

De même, le reste du casting se montre à la hauteur de l’événement : Tahar Rahim (Paul Barras), Rupert Everett (Arthur Wellesley de Wellington), Ben Miles (Armand de Caulaincourt), ou encore Matthew Needham (Lucien Bonaparte). Et on aura une mention spéciale pour Paul Rhys, absolument impeccable dans le rôle de Talleyrand.

En conclusion, on retiendra que ce «Napoléon» de Ridley Scott est un exercice purement cinématographique, et non documentaire. S’il pousse les spectateurs à se pencher plus avant sur l’histoire de Napoléon Bonaparte, et sur cette période si particulière en Europe, alors ce sera déjà une victoire. Et non la Bérézina que certains ne manqueront pas d’annoncer.

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