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Jeanne du Barry : qui était vraiment la dernière favorite du roi Louis XV, héroïne du film de Maïwenn ?

La comédienne et réalisatrice Maïwenn incarne le personnage historique dans son film. [© Capture d’écran affiche officielle/ Stéphanie Branchu / Why Not Productions]

Dans son film «Jeanne du Barry», présenté ce mardi en ouverture du 76e Festival de Cannes, Maïwenn revisite le destin hors du commun de la maîtresse du roi Louis XV. Mais qui était vraiment la dernière favorite du «Bien-Aimé» ?

Des origines roturières

Née le 19 août 1743 à Vaucouleurs (Lorraine), Jeanne Bécu, dite «Mademoiselle Vaubernier», était la fille illégitime d’une couturière et d’un moine franciscain. Cette jeune femme issue du peuple à la beauté rare, et dont on disait que l’ovale de son visage était parfait, a très vite voulu s’élever socialement. Elle a aussi rapidement compris que son corps et son charme pouvaient lui permettre d’atteindre son but. «Je suis bien sûre que nous ne serons pas toujours pauvres ; et si je puis devenir riche, vous le serez aussi», aurait-elle écrit à sa mère.

De Jeanne Bécu à comtesse du Barry

Modiste rue Saint-Honoré, cette roturière au tempérament sulfureux, a fréquenté la haute société dans les salons mondains. C’est là qu’elle a appris les us et coutumes de l’aristocratie et rencontré bon nombre de ses amants, dont le libertin Jean-Baptiste du Barry. Ce dernier a fait en sorte que sa maîtresse devienne la favorite du roi Louis XV afin de tirer profit (financièrement) de cette relation. Pour intégrer la cour de Versailles officiellement, Jeanne Bécu a épousé, en 1768, Guillaume du Barry, frère de Jean-Baptiste qui, lui, était déjà marié, devenant dès lors la comtesse du Barry.

Elle a succédé à Madame de Pompadour comme maîtresse du roi

Quand le roi Louis XV a rencontré Jeanne du Barry, il était profondément malheureux, ayant perdu son fils, le dauphin Louis-Ferdinand, sa femme Marie Leszczynska, et sa maîtresse Madame de Pompadour, décédée en 1764. La venue de cette femme éprise de liberté et pleine de vie, a redonné le goût de vivre à cet homme de 58 ans. Cette dernière favorite restera à Versailles de 1768 à 1774.

Une grande amatrice d’arts et de lettres

Lectrice assidue et esthète avertie, cette amie de Voltaire se comportait en mécène. Elle vivait au second étage des cabinets du roi et collectionnait les rivières de diamants et les robes sans paniers, rayées ou avec des plumes. Elle ira même jusqu’à porter des pantalons. «Attentive à l’artisanat ainsi qu’à la peinture, elle (a commandé) nombre de pièces au menuisier Delanois, à l’ébéniste Leleu et aux peintres Fragonard et Vien» pour la décoration des lieux, peut-on lire sur le site du château de Versailles. La comtesse aimait le style néoclassique.

Marie-Antoinette était sa rivale

A la cour de Versailles, elle était détestée. Sa plus grande ennemie restait la dauphine Marie-Antoinette, laquelle s’était rapprochée du duc de Choiseul, ministre du roi, mais aussi des filles du souverain. Selon la tradition, la future reine ne pouvait discuter avec une personne inférieure à son rang que si elle l’avait décidé. Il va sans dire que Marie-Antoinette s’amusa avec Jeanne du Barry en refusant de lui parler pendant longtemps. Mais menacée par Louis XV, elle finira par dire à sa rivale : «Il y a bien du monde, aujourd'hui, à Versailles».

Elle est guillotinée en 1793, trahie par son page Zamor

En mai 1774, à la mort de Louis XV qui était atteint de la petite vérole, Jeanne du Barry est chassée de la cour de Versailles sur ordonnance de Louis XVI. Elle trouvera refuge, deux ans plus tard, au domaine de Louveciennes où elle invitait, entre autres, Jean-Jacques Rousseau. Son passé de favorite la rattrapa lors de la Révolution française, soupçonnée d’incivisme. Elle sera jugée lors d’un procès durant lequel son ancien page Zamor aura des mots très durs à son encontre. Cet esclave avait rejoint la comtesse à l’âge de 7 ans, laquelle avait veillé à ce qu’il ait une bonne éducation. Jeanne du Barry fut guillotinée le 8 décembre 1793 sur la place de la Révolution (place de la Concorde). Elle avait 50 ans. 

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