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Watchmen : le créateur Alan Moore s'en prend à l'industrie «infantilisante» du comics

Son comics «Watchmen» a été adapté au cinéma et à la télévision. [© Warner Bros.]

Dans une interview accordée au site britannique The Guardian, Alan Moore, le créateur du comics «Watchmen», s’inquiète de l’infantilisation des masses par l’industrie du divertissement. Et de son influence potentielle sur la montée du fascisme.

Un constat et un mea culpa. Dans un entretien accordé au site britannique The Guardian, le créateur du comics «Watchmen», Alan Moore, s’est inquiété de l’infantilisation imposée par l’exploitation des histoires de super-héros dans la culture moderne. L’homme de 68 ans se dit inquiet de voir «des centaines de milliers d’adultes faire la queue pour regarder des personnages et des situations créés pour divertir des enfants de 12 ans – et ils sont encore des enfants – mais de 50 ans», lance-t-il.

«Je l’avais dit aux alentours de 2011, que je pensais qu’il y aurait de sérieuses et inquiétantes implications pour le futur de voir des millions d’adultes faire la queue pour voir des films de Batman. À cause de cette infantilisation – qui nous pousse vers des temps et des réalités simplifiés – cela peut devenir un élément précurseur du fascisme», poursuit-il, pointant le fait que la popularité de Donald Trump n’a cessé d’augmenter au même moment que les films de super-héros s’installaient en tête du box-office.

Une part de responsabilité

Lui-même auteur de comics, Alan Moore reconnaît volontiers sa part de responsabilité dans ce constat plutôt pessimiste. «Je ne pense vraiment pas que les super-héros s’adresse aux adultes. Je pense que cela est né d'un malentendu apparu dans les années 1980 – et j’ai une énorme part de responsabilité là-dedans, bien que cela n’a pas été intentionnel – quand des comics comme 'Watchmen' sont arrivés. Il y a eu plusieurs titres annonçant ‘Les comics atteignent l’âge adulte’», explique-t-il.

«Je ne pense pas que cela ait été le cas. Quelques-uns étaient peut-être plus destinés à un public averti, mais la plupart visaient le même public qu’auparavant», continue Alan Moore, avant de conclure sur un jugement sans ménagement de l’industrie des comics. «Je ne veux plus rien avoir à faire avec les comics. J’aimerai toujours et j’adore toujours les comics en tant que support, mais l’industrie du comics et tout que s’y rattache, tout cela est devenu insupportable», conclu-t-il.

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