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Pédocriminalité : la romancière Lola Lafon annonce sur Instagram que son roman n'était pas une fiction

«Chavirer» de Lola Lafon figurait sur plusieurs listes de grand prix de la rentrée littéraire. «Chavirer» de Lola Lafon figurait sur plusieurs listes de grands prix de la rentrée littéraire. [© JOEL SAGET / AFP / Actes Sud]

Alors que la polémique enfle face à la loi Billon votée le 21 janvier dernier, fixant l'âge du consentement sexuel à 13 ans, l'écrivaine Lola Lafon annonce que son dernier roman «Chavirer» n'était en fait pas une fiction.

C'est l'histoire de Cléo, 13 ans, passionnée par la danse. Attirée par le monde des paillettes, elle se fait recruter par une certaine «Cathy» pour passer des «entretiens» auprès d'hommes qui pourraient - elle l'espère - la faire percer. Elle ne sait pas encore que derrière le velour des salons chics, se cache en réalité un réseau pédocriminel. Succès critique et public à sa sortie lors de la rentrée littéraire de septembre 2020, «Chavirer» (Actes Sud) prend désormais une autre dimension : celui du témoignage.

«Chavirer est un roman mais «Cathy» a existé», indique l'écrivaine sur Instagram, se joignant ainsi à la vague de témoignages autour de la pédocriminalité. «Si je n'ai rien dit durant toute la promo, c'est que je ne voulais pas vous «gâcher» la lecture, développe Lola Lafon dans son message sur le réseau social avant d'expliquer que cette annonce, elle la «doit» à toutes celles et ceux «qui courageusement postent leur histoire, en un tweet ou en des centaines de pages».

Début janvier, avec son livre «La familia grande», Camille Kouchner jetait un pavé dans la marre, dénonçant l'inceste que son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, aurait fait subir à son frère. Depuis, de nombreuses voix, dont la comédienne Isabelle Carré, se sont jointes à la sienne pour dénoncer l'inceste et le tabou qui règne autour des actes pédocriminels dans le cercle intime.

Pour la romancière, «il faut écrire ce qui ne peut-être dit» alors qu'actuellement, nombre de victimes de pédocriminalité brisent avec courage le silence sur les réseaux sociaux, notamment sous le hashtag #Metooinceste.

La fiction, une autre manière de dire

«Si pour dire ce séisme de la pédocriminalité j'ai préféré le roman au témoignage, c'est que je crois profondément en la fiction. C'est qu'elle me constitue. C'est qu'elle me permet le détail, les questionnements, les ellipses et les portraits d'autres que moi», note l'autrice de «Chavirer», qui plonge dans le quotidien d'une victime devenue à son tour rabatteuse pour le réseau pédophile. Un livre fort sur le consentement, les rouages de la manipulation et les conséquences sur les vies des victimes.

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