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Festival de Cannes : Abdellatif Kechiche choque avec ses scènes de sexe, les spectateurs quittent la salle

Dans «Mektoub my love : Intermezzo», le réalisateur filme une scène de cunnilingus de plus de 13 minutes.[© LOIC VENANCE / AFP]

Il avait déjà fait polémique avec «La vie d’Adèle» en 2013. De retour en compétition, Abdellatif Kechiche a choqué les festivaliers avec son film «Mektoub my love : Intermezzo» jugé, pour certains, «pornographique».

On a frôlé l’overdose jeudi soir au Festival de Cannes. Précédé d'une rumeur sulfureuse, ce film de 3h28, dont les trois quarts se déroulent en discothèque, contient comme attendu son lot de surprises et de provocations, dont une scène de cunnilingus de 13 minutes.

Pendant la projection officielle, plusieurs spectateurs sont sortis de la salle, choqués par le caractère très sexuel du projet. Abdellatif Kechiche avait déjà dérangé avec une scène de sexe de huit minutes dans «La Vie d'Adèle», et une autre torride en ouverture de «Mektoub my love : canto uno». Mais le cinéaste sulfureux, pourtant habitué à un tel accueil, a préféré quitter la salle, après s'être excusé.

Ode au désir de près de trois heures, présenté à la Mostra de Venise en 2017, «Intermezzo» reprend les personnages principaux du précédent volet : une bande de jeunes à Sète. Mais là où le premier passait d'un lieu à l'autre, alternant scènes de jour et de nuit, avec déjà une longue scène de soirée, le second se déroule presque exclusivement dans un lieu unique: une boîte de nuit. Et alors que le premier film avait déjà suscité pas mal de commentaires sur la façon de filmer les femmes en s'attardant sur leurs courbes, leurs fesses en particulier, il récidive à haute dose dans ce second volet. On les voit danser en mini-shorts dans des séquences de pole dance.

Une expérience éprouvante

«Mektoub My Love: Intermezzo» se révèle être une expérience de cinéma éprouvante, répétant en boucle des images de danse accompagnées de musique de boîte de nuit jusqu'à devenir quasiment hypnotique et laisser le spectateur groggy.

On y retrouve le timide Amin (Shaïn Boumedine), aspirant photographe et scénariste qui aime observer les filles, la séduisante Ophélie (Ophélie Bau), qui n'arrive pas à choisir entre celui qu'elle doit épouser et son amant Tony (Salim Kechiouche), alors que son mariage se rapproche à grands pas, l'amie de vacances Céline (Lou Luttiau) ou encore Camélia (Hafsia Herzi).

Le film débute sur une plage de Sète, par une journée ensoleillée. Les filles se baignent et discutent et les garçons draguent une nouvelle venue, Marie, Parisienne de 18 ans à qui ils proposent de sortir avec eux. Le reste se déroulera dans une boîte, où ces jeunes discutent, se draguent, se touchent, s'embrassent et surtout dansent beaucoup.

«Mektoub my Love: canto uno» avait été encensé à sa sortie en salles par la presse française, louant une distribution éclatante, avec des acteurs quasiment tous débutants, aux côtés de comédiens plus confirmés comme Hafsia Herzi et Salim Kechiouche. Ils sont à nouveau impressionnants dans ce second volet.

Le réalisateur accusé d'agressions sexuelles

La présence du film en compétition marque en tout cas le retour du cinéaste de 58 ans sur la Croisette après la Palme d'or en 2013 pour «La Vie d'Adèle» et ses actrices, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, et la polémique sur les conditions de tournage du film.

Léa Seydoux avait notamment dénoncé des conditions de tournage «horribles», tandis qu'Adèle Exarchopoulos, alors âgée de 19 ans, avait parlé de «dix journées entières à tourner» la très longue scène de sexe du film.

Le cinéaste est par ailleurs l'objet d'une plainte déposée en octobre dernier par une femme de 29 ans pour agression sexuelle. Interrogée par l'AFP début mai, une source proche du dossier avait indiqué que l'enquête était toujours en cours et le cinéaste toujours pas auditionné.

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