Toute ressemblance avec des personnes ou situations existantes ou ayant existé n’est pas du tout fortuite. Pour son premier film, Les garçons et Guillaume, à table ! en tant que réalisateur, Guillaume Gallienne assume sa drôle de famille qui, dès son plus jeune âge, a décidé de lui coller une étiquette avec laquelle il devra composer pendant de nombreuses années.
Il faut dire que Guillaume, efféminé, proche de sa mère et détestant par-dessus tout le sport, auquel il préfère le piano. Les séjours en pensionnat de garçons, le collège anglais ou les trois jours du service militaire, rien n’y fait, Guillaume préfère jouer à Sissi l’impératrice. Tous les clichés sont donc réunis pour faire de ce fils, une fille. C’est une chose entendue chez les Gallienne, Guillaume est et restera homosexuel.
Une maîtrise absolue du jeu
Le comédien a mis tout son savoir-faire de caméléon pour interpréter son propre rôle mais aussi celui de sa mère, au travers des grandes lignes de sa vie jusqu’à son inhabituel coming out d’hétérosexuel. Le spectateur est littéralement suspendu à ses gestes, ses soupirs, son visage.
Le sociétaire de la Comédie-Française est fantasque, et à ce jeu, excelle en mère castratrice autant qu’en fils maniéré. Un film qui a déjà connu une présentation triomphale au dernier Festival de Cannes (Quinzaine des réalisateurs), et un passage remarqué sur scène dès 2008 sous forme de pièce de théâtre.
Osé, drôle, subtil, ce film, l’un des plus originaux de cette fin d’année, devrait rencontrer un succès mérité en salles, grâce à la personnalité attachante d’un acteur que l’on retrouvera sous les traits de Pierre Bergé dans le biopic Yves Saint Laurent, de Jalil Lespert, prévu en salles le 8 janvier prochain.
Les garçons et Guillaume, à table ! de et avec Guillaume Gallienne. En salles.