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Tony Curtis, tristement vôtre

Photo promotionnelle représentant Tony Curtis et Janet Leigh[DR]

Le bad boy d’Amicalement vôtre s’en est allé. Tony Curtis, figure emblématique du cinéma américain des années 1950 et 1960, est décédé le jeudi 30 septembre 2010 à l’âge de 85 ans. Le grand public le connaissait pour le rôle de self-made man facétieux qu’il avait incarné au côté de Roger Moore dans cette série, qui ne dura que vingt-quatre épisodes et qui pourtant marqua durablement les esprits.

 

Archive – article publié le vendredi 1er octobre 2010

 

Vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Bernard Schwartz, de son vrai nom, avait fait ses débuts devant la caméra, un peu par hasard. Fils d’immigrés juifs hongrois installés dans le Bronx, à New York, Curtis ne put compter que sur sa belle gueule pour réussir. Celle-ci lui offrit son premier grand rôle avec Trapèze de Carol Reed avec Burt Lancaster en 1956. S’il n’obtint jamais ni Golden Globe ni oscar, son interprétation du travesti Joe/Joséphine dans le chef-d’œuvre de Billy Wilder Certains l’aiment chaud lui offrira la plus belle des récompenses : la postérité. C’est sur ce tournage qu’il retrouve Marilyn Monroe, avec qui il a eu une courte aventure quelques années plus tôt. «Marilyn, c’était la “3D” avant l’heure», commentait-il.

 

Ivre de femmes et de peinture

Devenu célèbre, Curtis enchaîna les blockbusters, à l’image de Spartacus et Taras Bulba, mais il multiplia surtout les conquêtes féminines. L’argent et les femmes furent au départ, confiait-il, les principales motivations de celui qui avait grandi dans la misère. Après le faste des années 1960-1970, Tony Curtis subit de nouvelles épreuves, le déclin de sa carrière, puis la mort de son fils Nick, décédé d’une overdose d’héroïne en 1994. Il trouva son salut dans la peinture et la photographie. Une reconversion réussie puisque certaines de ses toiles sont exposées au Metropolitan Museum de New York.

 

Vidéo : Tony Curtis dans L’Étrangleur de Boston (Richard Fleischer)

 

 

Certaines l’aiment en Casanova

La scène culte de Tony Curtis au cinéma ? Sans aucun doute celle dite du yacht dans Certains l’aiment chaud. Allongé et sans défense sous Marilyn Monroe, l’acteur s’y laisse gentiment embrasser par la belle entreprenante. Une scène à l’image d’une vie où, dominé par l’en- vie de séduire et le besoin de plaire, il trouvera dans la célébrité le moyen d’assouvir ses désirs, et de multiplier les conquêtes.

Ce séducteur au physique avantageux et au sourire malicieux fut ainsi marié six fois, parfois le temps d’une simple saison. Son union la plus célèbre restera son mariage en 1951 avec l’actrice Janet Leigh (1927-2004), qui lui donnera deux filles, les actrices Jamie Lee Curtis et Kelly Curtis. Dans une interview donnée à l’hebdomadaire L’Express en avril 2010, à l’occasion de la sortie de son livre Certains l’aiment chaud et Marilyn, il expliquait ainsi «qu’avoir une vie sexuelle épanouie rejaillit sur la santé, le moral, le travail. Voilà pourquoi il faut s’intéresser à la question.» «Quand je rencontrais une femme qui me plaisait, ce qui m’arrivait à peu près tous les jours, je ne calculais pas, je donnais toute mon énergie», ajoutait-il.

Opérations jupons, Une vierge sur canapé, Treize femmes pour Casanova... Sans faire injure à ses talents d’acteur dramatique, c’est le séducteur bourré d’humour qu’il aura le mieux incarné, à la ville comme à l’écran.

 

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Quatre rôles cultes

 

Trapèze (Carol Reed, 1956) : Ce premier grand film lui offre la reconnaissance de la profession. En trapéziste blessé, il donne la réplique à Burt Lancaster et Gina Lollobrigida.

 

 

Certains l’aiment chaud (Billy Wilder, 1959): Dirigé par Billy Wilder, Tony Curtis, travesti en femme, est dans ce classique du cinéma hollywoodien le partenaire de Marilyn Monroe. Ce rôle marquera à jamais sa carrière.

 

 

Spartacus (Stanley Kubrick, 1960) : Deux ans après Les Vikings, il joue à nouveau, avec Spartacus, dans une grande fresque historique. Sous la houlette de Stanley Kubrick, il incarne le poète Antonius au côté de Kirk Douglas.

 

 

Amicalement vôtre (Robert S. Baker, 1971-1972) : A partir des années 1970, Tony Curtis privilégie le petit écran. Il est l’inoubliable Danny Wilde dans Amicalement vôtre, au côté de Roger Moore.

 

 

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