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Marek Halter : « Je me vois comme un conteur »

Marek Halter[Capture d'écran Youtube]

Il était une fois... un peuple, une religion, une culture et un auteur. Depuis 30 ans, Marek Halter raconte l’histoire du peuple juif, et donc un peu la sienne. C’est plus que jamais le cas avec son dernier roman, L’inconnue de Birobidjan, qui fait, comme l’auteur en a l’habitude, la part belle aux personnages féminins, avec la création du premier Etat juif, en pleine Sibérie, en toile de fond. 

 

Archive – article publié le lundi 6 février 2012

 

L’inconnue de Birobidjan débute en 1950 à New York. Le sénateur McCarthy et ses équipes interrogent Maria Apron, 37 ans, actrice. Elle est accusée d’être entrée en Amérique avec un faux passeport et d’avoir assassiné en URSS un agent secret de l’OSS. Pendant cinq jours, Maria raconte sa vie pour sauver sa tête. Elle a connu Staline, et a même été sa maîtresse. Mais lorsque l’épouse du tyran se suicide, tous les témoins doivent disparaître. Marina se fait alors passer pour juive et se réfugie au Birobidjan, Etat juif autonome créé par Staline. Là, elle tombe amoureuse de Michael, un médecin américain accusé d’espionnage et envoyé au goulag.

 

Vous continuez votre grande œuvre sur le peuple juif.

Marek Halter : J’ai déjà raconté 4 000 ans d’histoire, avec cette évidence du rôle majeur joué par les femmes, comme dans La Bible au féminin et Marie. Avec L’inconnue de Birobidjan, j’arrive à l’époque contemporaine. Je voulais revisiter le passé, partager l’histoire de cette République juive en Sibérie, car un homme qui ne sait pas d’où il vient, ne sait pas où il va.

 

Vidéo : Marek Halter parle de L’Inconnue de Birodidjian

 

 

Quelles ont été vos inspirations ?

M. H. : Il y a des écrivains pour qui tout est fiction, des personnages au langage. Et il y a ceux qui écrivent des épopées, comme s’ils y étaient, à l’instar de Tolstoï avec Guerre et paix ou Boris Pasternak avec Docteur Jivago. Et le Birobidjan, en pleine Sibérie, à la frontière chinoise, au bord du fleuve Amour, ça ne s’invente pas. Je me vois comme un conteur, qui a besoin des autres pour écrire, pour partager ce que j’apprends. De mon histoire, d’une culture, d’une langue, le yiddish, d’un peuple...

 

Encore et toujours une héroïne...

M. H. : Cela a commencé avec ma mère. Merci Freud (rires). Alors que mon père discutait pour savoir s’il fallait ou non fuir de Varsovie face aux nazis, ma mère avait déjà préparé le baluchon. La femme connaît le prix de la vie, sait choisir entre le bien et le mal. D’où mon obsession littéraire pour la femme exemplaire. D’ailleurs, alors que mon éditeur veut que j’écrive mon autobiographie, j’aimerais continuer ma quête des femmes dans les religions, avec Khadidja, femme de Mahomet.

 

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