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« Le Jazz est un métissage »

Louis Armstrong en 1933[Capture d'écran Youtube ]

Le 20e siècle fut « le siècle du jazz ». Cette musique fut, avec le cinéma, la révolution artistique du XXe siècle. En 2009, le Quai Branly organisait une exposition commémorant cette musique. Selon Daniel Soutif, critique d’art contemporain et commissaire de cette exposition, le jazz est en adéquation avec son temps, une musique qui s’est nourrie d’un siècle de transformations, comme le cinéma et le rock.

 

Archive – article publié le 17 mars 2009

 

Peut-on dater l’arrivée de cette musique qui sera appelée jazz ?

Daniel Soutif : C’est un mot avant d’être une musique. Ce mot n’était d’ailleurs pas lié tout de suite à une musique. Ça voulait dire quelque chose comme « énergie, dynamisme, vitalité ». Les premiers documents datent généralement de 1913, ce qui veut dire qu’il était déjà utilisé avant. Puis, ça s’est développé comme une traînée de poudre.

 

Comment le jazz a-t-il franchi l’Atlantique ?

D. S. : Dans les bagages de l’armée américaine, pendant la Première Guerre mondiale. Des troupes, noires, étaient envoyées en Europe, le jazz les a suivies au sein de petits orchestres militaires.

 

Vidéo : « Saint Louis Blues » par Louis Armstrong

 

 

Quelles sont les influences du jazz sur les autres arts ?

D. S. : Il a eu des effets sur tous les arts, parfois directs, comme pour les peintres figuratifs. Les cinéastes, les graphistes, les auteurs de bandes dessinées, et bien évidemment les photographes, tous se sont inspirés du jazz, comme le montre l’exposition.

 

Pourquoi une telle exposition au musée du Quai Branly ?

D. S. : C’est une exposition de civilisation, qui cherche à faire apparaître le ferment qu’a représenté le jazz dans tous ses aspects. Ça n’est pas un «art premier», mais au contraire un métissage, de sources espagnoles, africaines, la tradition européenne des cantiques, entre autres.

 

Vidéo : Jazz et cinéma avec Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle

 

 

C’est une musique liée aux secousses du XXe siècle ?

D. S. : Oui, plus que tout autre forme d’art, à part le cinéma, le jazz s’est fait l’écho des révolutions du siècle : les transports, l’enregistrement, les avions... Cette musique exprime ce mouvement, et en a aussi, pour son universalisme, beaucoup bénéficié.

 

Qu’est-ce qui a fait la force du jazz ?

D. S. : Il y en a pour tout le monde. Un Italien, un Juif, un Noir, tous pouvaient trouver quelque chose qui leur évoquait un souvenir. Et, surtout, ça n’était pas un folklore, «le truc de l’autre». De même, l’improvisation plus le rythme, ajoutés à la dimension collective du jeu, faisaient que cette musique avançait, réellement. Enfin, en tout cas dans les premières générations du jazz, n’importe qui pouvait apprendre cette musique, sans distinction sociale, comme Louis Armstrong, qui avait appris la trompette en prison.

 

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