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Jean-Claude Brialy, l’acteur magnifique

Jean-Claude Brialy en 1963[Capture d'écran Youtube]

Jean-Claude Brialy est décédé à l’âge de 74 ans, le 31 mai 2007, des suites d’une longue maladie. L’acteur laisse derrière lui une carrière longue de 50 ans, riche autant de succès populaires que de chef d’œuvres du cinéma français. Il a tourné avec les plus grands : Jean Renoir, François Truffaut, Éric Rohmer, Claude Chabrol, Louis Malle, Luis Buñuel, …

 

(ARCHIVES)

 

Grande figure du cinéma français, il est révélé au grand public par le premier film de Claude Chabrol, Le Beau Serge, en 1959. La comédie était pour lui une vocation qu’il avait découverte très jeune. Après son baccalauréat, il intègre le conservatoire de Strasbourg, en cachette de ses parents, où il obtient le premier prix, puis il entre au Centre dramatique de l’Est. Au cours de son service militaire à Baden-Baden, ce fils de colonel est affecté au service cinéma des armées.

Il est ensuite encouragé par plusieurs comédiens, dont Jean Marais, à poursuivre sa passion. Jean-Claude Brialy racontait que le fait d’avoir « commencé (sa) carrière au côté d’Alain Delon, qui était à 18 ans la beauté incarnée, (l’avait) rendu modeste », l’incitant à s’affirmer entre désinvolture, charme et élégance.

 

Vidéo : Bande-annonce Le Beau Serge de Claude Chabrol

 

 

Après avoir été stagiaire assistant-réalisateur sur French Cancan de Jean Renoir en 1955, Jean-Claude Brialy accepte la proposition de l’auteur de La Grande Illusion de tenir un rôle dans son nouveau film, Elena et les hommes, en 1956. Le rôle sera coupé au montage. À la même époque, il joue dans les courts métrages des Jeunes Turcs des Cahiers du Cinéma – Jacques Rivette (Le Coup du berger), Éric Rohmer (La Sonate à Kreutzer), Jean-Luc Godard (Charlotte et Véronique) et François Truffaut (Une Histoire d’eau). Il restera un compagnon de route de la Nouvelle Vague, tenant les rôles principaux dans Paris nous appartient (Jacques Rivette, 1958), Une femme est une femme (Jean-Luc Godard, 1961), La mariée était en noir (François Truffaut, 1968) er du Genou de Claire (Éric Rohmer, 1970.

Puis les succès s’enchainent. Il participe à de plus grosses productions et incarne notamment Arsène Lupin dans Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Edouard Molinaro, 1962) tout en cultivant ses amitiés nées de la proximité avec la Nouvelle et collabore fréquemment avec Agnès Varda, Louis Malle et Claude Chabrol.

 

Vidéo : Hommage à Jean-Claude Brialy dans Vivement Dimanche

 

 

En cinquante ans de carrière et plus de cent films, ce boulimique de travail a eu le temps de toucher à tous les genres. Tour à tour camarade (Christine, 1958) ou séducteur (La chasse à l’homme, 1964), il s’empare aussi de rôles plus graves (Mortelle randonnée, 1983) et tendres (L’effrontée en 1985 ou La reine Margot, en 1994), privilégiant l’extravagance à la retenue. « C’est très difficile pour un acteur d’être réellement populaire. Lui l’était. Il est entré chez tout le monde tendrement, affectueusement, brillamment », précise Pierre Arditi, un de ses proches. « C’était un jeune premier brillant, caustique et caméléon », poursuit-il. Le dandy parisien est un homme atypique aux talents divers.

En 1971, il passe derrière la caméra avec le film Eglantine, qui évoque ses souvenirs d’enfance, à laquelle il est très attaché et qu’il mettra en images pour le petit écran dans Les malheurs de Sophie (1981) et Un bon petit diable (1983). Passionné par les planches, il devient propriétaire en 1986 d’un théâtre de la capitale, les Bouffes-Parisiens, après avoir dirigé le Théâtre Hébertot à partir de 1977.

Jean-Claude Brialy est aussi écrivain. On lui doit deux succès : Le Ruisseau des singes (Robert Laffont), sur sa jeunesse en Algérie où il est né, et J’ai oublié de vous dire (XO Editions). « Il racontait des tas d’histoires. C’était un conteur fabuleux. Il était très marrant, curieux de tout », se rappelle Fabien Onteniente, le réalisateur du film People Jet set 2 dans lequel a joué Jean-Claude Brialy. « Il travaillait à l’ancienne. Il connaît son texte par cœur. C’est l’élégance sublime des grands acteurs », ajoute-t-il.

 

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