En direct
A suivre

"L’académie du spectacle équestre est un véritable corps de ballet"

Du 7 au 30 juin, Bartabas a carte blanche à la Villette. L'écuyer Chorégraphe y célèbre les 10 ans de son Académie du spectacle équestre. Du 7 au 30 juin, Bartabas a carte blanche à la Villette. L'écuyer Chorégraphe y célèbre les 10 ans de son Académie du spectacle équestre. [Pierre Terrasson ]

La Villette confie, du 7 au 30 juin, les rennes de la Grande Halle à Bartabas. L’occasion pour l’écuyer chorégraphe de célébrer les 10 ans de son académie du spectacle équestre. Une école unique au monde qui reprend, entre autres, «We were Horses» co-créé avec Carolyn Carlson en 2011.

 

Vous célébrez les 10 ans de l’académie du spectacle équestre. Quel bilan dressez-vous?

Cette école est un projet unique au monde. La transmission équestre y est considérée comme un art et non comme une discipline sportive. C’est une réussite totale. Il serait temps, maintenant, de lui donner un label national. J’aimerais qu’elle obtienne l’appellation « centre chorégraphique équestre ». Ce serait le premier  en France, mais elle le mérite. Elle s’impose toutes les contraintes d’un centre chorégraphique : faire de la création, de la transmission et animer un lieu puisque nous avons notre propre théâtre  à Versailles. C’est devenu un véritable corps de ballet.

 

D’où votre volonté de présenter, dans le cadre de la carte blanche que vous offre la Villette, votre création avec la danseuse et chorégraphe Carolyn Carlson ?

C’est la dernière création de l’académie, faite en 2011 et recréée pour la Villette, qui dit  bien le niveau de cette école. C’est-à-dire : être capable de travailler au même niveau qu’un grand corps de ballet  à pied. En ce sens, le  travail avec  Carolyn Carlson est  symbolique. En effet, nous confrontons un corps de ballet à pied de 16 danseurs à un corps de ballet à cheval. Nous avons voulu travailler sur la passation des énergies. L’énergie d’un groupe de chevaux qui se transmet à un groupe d’humain, de danseurs. 

 

Comment vos univers se sont-ils rejoints ?

Dresser les chevaux, c’est écrire un vocabulaire, une grammaire commune pour ensuite dire  des poèmes  avec le cheval. C’est un peu comme un danseur. Une fois qu’il s’est assoupli à la barre,  il s’exprime à travers des chorégraphies.

 

Vous présenterez également cinq improvisations …

J’ai rajouté à la demande de la Villette des improvisations. Ces improvisations sont le contraire d’une création, elles sont éphémères. Je prends un vrai risque. Un peu comme un musicien peut improviser sur un thème, je vais improviser avec mon cheval Le Caravage C’est en quelque sorte mon Stradivarius. Accompagné chaque soir d’un musicien différent - des grands interprètes musicaux comme Kudsi Ergüner, Alexandre Tharaud, Jean-Guihen Queyras, Jean-Pierre Drouet  - et pour la note originale le 28 juin du philosophe  Michel Onfray - je vais montrer qu’à un certain niveau un cheval peut être comme un instrument de musique.

 

Vous présenterez également les coulisses du travail de l’académie ?

Les matinales font partie de la carte banche. Pendant un mois l’académie va vivre à la Villette, ce qui veut dire aussi bien montrer le résultat  artistique que le côté pédagogique de l’académie. Nous voulons expliquer comment se construit cette relation avec le cheval, voir les dessous du travail avec sa monture. Un peu comme on rentrerait dans une maison de poupée, les gens pourront assister au travail dans le manège et voir les boxes et les cavaliers s’occuper de leurs chevaux.

 

Calacas, votre dernière création avec la troupe de Zingaro reviendra au Fort d’Aubervilliers en novembre et décembre 2013, travaillez-vous toutefois sur de nouveaux projets ?

En octobre, je présenterai à Annecy mon dernier projet personnel. Dans la lignée du Centaure et l’animal (créé en septembre 2010 avec le danseur de butô Ko Murobushi ndlr) cette création sera présentée au Théâtre du Rond Point en avril et s’appellera Golgota : un spectacle que je donne avec le danseur de flamenco Andres Marin et  quatre chevaux sur le thème de la résurrection et de la crucifixion sur des chants grégoriens.

 

Bartabas - Académie du spectacle équestre de Versailles, jusqu’au 30 juin, Grande Halle de la Villette, 211, av. Jean Jaurès, Paris 19e (01 40 03 75 75). 

 

Bartabas revient en septembre à Bobigny avec "Le centaure et l'animal"

L’équitation n'est plus un sport de privilégiés

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités