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Abd Al Malik "porte-voix" d'Amnesty International contre "l'oubli"

Abd Al Malik, le 29 octobre 2012 au siège d'Amnesty International à Paris [Joel Saget / AFP/Archives] Abd Al Malik, le 29 octobre 2012 au siège d'Amnesty International à Paris [Joel Saget / AFP/Archives]

Abd Al Malik a accepté d'être un des porte-voix d' pour sa prochaine campagne, une collaboration "qui fait sens" pour le slameur dont le prochain projet est inspiré par Albert Camus et pour qui "être artiste, c'est être engagé de fait".

"M'engager auprès d'Amnesty, ça part de ma conception du métier d'artiste. Se mettre en avant, dire des choses, d'emblée on est responsabilisé. On fait ça pour nous, mais aussi parce qu'en fait, on a mal aux autres", dit Abd Al Malik à l'AFP.

"Si, nous autres artistes, ne nous engageons pas envers les autres, en essayant d'être des porte-voix, ce qu'on fait ne sert finalement à rien", ajoute le rappeur, qui a remporté en 2010 le prix Edgar Faure de littérature politique pour son livre "La guerre des banlieues n'aura pas lieu".

Le chanteur, lauréat de quatre Victoires de la musique, a écrit une chansons "Actuelles IV" pour la prochaine campagne de l'organisation, le marathon des signatures.

Chaque année, autour de la date anniversaire de la signature de la Déclaration internationale des Droits de l'Homme, Amnesty invite les citoyens à signer des pétitions en faveur de personnes dont les droits sont bafoués.

Du 7 au 16 décembre, les militants d'Amnesty International France interpelleront le grand public lors de manifestations centrées sur "12 personnes en danger": prisonniers d'opinion, personnes assassinées, victimes de torture, de discrimination, de violences sexuelles, groupes déplacés ou menacés d'expulsions forcées...

Organisée depuis une dizaine d'années, l'opération a lieu dans plus de 80 pays et 200 villes en France.

Abd Al Malik et Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France, le 29 octobre 2012 à Paris [Joel Saget / AFP/Archives]
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Abd Al Malik et Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France, le 29 octobre 2012 à Paris
 

"Grâce à cette opération, certaines personnes ont pu être libérées, d'autres ont vu leurs conditions de détention s'améliorer", souligne la présidente d'Amnesty France, Geneviève Garrigos.

"Souvent ces personnes ont été enfermées par leur gouvernement pour qu'on les oublie, pour qu'on les fasse taire. Là, elles sont visibles à tous et cette notoriété mondiale permet de les sauver, de les protéger", explique-t-elle.

Aux côtés d'Abd Al Malik, l'organisation a fait appel à d'autres artistes comme l'humoriste Guy Bedos ou l'écrivain Marc Lévy, qui a écrit un feuilleton littéraire autour d'un des cas mis en lumière cette année.

Lutter contre l'oubli

Amnesty a choisi de mettre en avant des personnes "emblématiques de chacune des régions du monde et des combats actuels": victimes de pollution dans le Delta du Niger, disparitions forcées en Tchétchénie, discriminations sexuelles en Afrique du Sud...

Deux cas concernent l'Egypte et la Libye, "une façon de dire qu'il y a encore des progrès à faire et que nous serons vigilants" après les révolutions arabes, souligne Mme Garrigos.

 
BLOCKED

"D'une certaine manière, cela aurait signifié que je hiérarchisais les violations. L'écriture doit prendre de la hauteur et non pas se focaliser sur un cas précis, parce que ça nous concerne tous finalement", explique-t-il.

"Les auteurs que j'admire s'engagent pour les autres parce qu'ils considèrent que les autres, c'est nous, que chacun est un département de l'humanité et que c'est en avançant ensemble qu'on peut faire bouger les choses", ajoute le rappeur, qui s'est inspiré de l'oeuvre d'Albert Camus pour son prochain album prévu début 2013.

"De mon point de vue, les droits de l'Homme sont un combat perpétuel. ce n'est pas parce qu'on vit dans une démocratie que tout va bien. Il y a un rapport à la vigilance et une notion de lutte contre l'oubli. L'oubli de ceux qui sont loin, mais aussi l'oubli de ceux qui sont à côté de nous et qu'on ne voit pas", dit-il.

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