Il y a quelques jours, Jermaine Jackson était à Paris pour présenter un nouvel album, I wish you love, et une comédie musicale sur son frère Michael Jackson, You are not alone. Mais derrière ce retour, se cache le producteur et chanteur français David Serero. Pour Direct Matin, il revient sur leur collaboration.
Comment vous êtes vous retrouvé à travailler avec Jermaine Jackson ?
Nous avions un ami en commun qui a organisé un rendez-vous. J’avais une idée de spectacle sur la rencontre entre un crooner et un chanteur d’opéra, un mélange de styles musicaux. C’est un peu ma marque de fabrique, rapprocher des gens d’horizons différents.
Je n’ai pas approché Jermaine comme un producteur, mais comme un artiste. Je lui ai parlé avec mon cœur.
Comment l’avez-vous convaincu de faire un album de reprises jazz ?
J’ai tout de suite entendu chez Jermaine une voix de crooner, à la Nat King Cole. Quelque chose de différent de ce qu’il a fait avec les Jackson 5 ou en solo. Et le fait que ce soit des standards était important pour lui parce que c’est sur ce genre de titres qu’on peut vraiment évaluer la voix, la comparer à ce qui a déjà été fait. Ce ne sont pas les propositions qui manquent pour lui, donc s’il est venu dans ce projet c’est qu’il comptait énormément pour lui.
Etait-ce facile de travailler avec Jermaine Jackson ?
J’avais un professeur de chant qui me disait : « la voix est le reflet de l’âme ». Et je peux vous dire que si Jermaine a une si belle voix, c’est qu’il a une très belle personnalité.
C’est aussi pour ça que j’ai choisi comme single le titre I wish you love, la version américaine de Que reste-il de nos amours, parce que c’est ça la raison d’être de la famille Jackson, « donner de l’amour ».
Quel a été votre rôle en tant que producteur ?
J’ai travaillé pendant 6 mois sur les arrangements, la production de l’album. Je me le devais à moi, mais surtout à Jermaine, à Mickael et à tous leurs fans.
Vous faites également un duo avec lui.
Quand j’ai dit à Jermaine que Autumn Leaves était la version américaine de Les feuilles mortes, il ne me croyait pas. Il m’a demandé de la lui chanter, et il a adoré. Alors on a eu l’idée de l’enregistrer en duo. Lui le couplet en anglais et moi celui en français.
Pouvez-vous nous en dire plus sur You are not alone, la comédie musicale que vous jouerez ensemble dès janvier ?
C’est une invitation dans la vie des Jackson. La première partie est narrative, Jermaine revient sur leur vie de tous les jours, dans la maison de l’Indiana. Des choses très personnelles qu’on ne trouve pas ailleurs. Ce qui a fait que cette famille partie de rien, dont le père cultivait des pommes de terre dans son jardin, est devenue une des plus grandes familles au monde. Il raconte ce que lui seul sait.
Ensuite il y a une partie de standards américains qui ont accompagné leur jeunesse, puis des titres des Jackson 5, de Jermaine et de Michael.
Quelle différence avec les nombreux autres spectacles sur Le King of pop ?
Il y a déjà eu des spectacles sur Michael Jackson, mais jamais aucun membre de la famille n’a été impliqué dedans. Et là ce n’est pas juste un concert, il y a une vraie histoire, une évolution, une émotion.
Vous êtes également à l’affiche de Beggar’s holiday. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est l’histoire d’un clochard qui n’a rien, et qui voyage dans son imagination. Il devient alors très riche, entouré de femmes. Et finalement il va avoir plus de problèmes avec les femmes et l’argent qu’en tant que clochard.
Cette comédie musicale autour du jazz a été montée pour la première fois en 1946 par Duke Ellington (c’est la seule qu’il a jamais écrite) mais a été interdite parce qu’il y avait sur scène des noirs et des blancs ensemble. Et depuis, elle n’a jamais été remontée. On a une distribution remarquable, avec notamment le saxophoniste John Altman, qui a écrit la musique de Titanic de Cameron.
D’autres projets pour le futur ?
Je suis en train de négocier un album hommage à Etta James chanté par Christina Aguilera. Si ça se fait, ce que je pense, ça devrait être courant 2013.
- You are not alone, les 21,27 et 28 janvier 2013, Théâtre des Variétés
- Beggar's Holiday, jusqu'au 27 novembre, Espace Cardin