A l’occasion des trente ans de sa collection de mode, le musée des Arts Décoratifs se lance dans une exposition-fleuve. Depuis les robes volantées Louis XIV jusqu’à la garde-robe contemporaine, elle esquisse une chronologie historique du vêtement.
Organisée en une succession de tenues (souvent des robes, pour les femmes ; des costumes, pour les hommes) présentées sur des mannequins, l’accrochage est conçu comme un voyage dans le temps.
Aux corsets ajustés sur l’avant et gilets de satin brodé de la monarchie finissante succèdent les silhouettes longilignes de la Révolution et l’habit à la française sous Napoléon. Le XIXe siècle favorise, lui, les robes bouffantes gonflées par les crinolines, les imprimés à rayures et les gilets masculins portés courts avec lavallière.
Désengoncer le corps
Mais c’est dans sa retranscription de la mode du XXe siècle que l’exposition gagne en envergure. Une période propice aux changements : abolition du corset, banalisation du pantalon, customisation en fourrure, brocart, sequins et lamé… Les couturiers cherchent à désengoncer le corps et à diversifier les matières.
La multiplication des créateurs et des maisons, dans l’après-guerre, fait crépiter les propositions. Dior signe la silhouette new-look, Jean Patou sublime la robe du soir, Courrèges rend la jupe mini, Paco Rabanne travaille l’aluminium, Yves Saint-Laurent taille son smoking.
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Et maintenant, le sportswear ?
Si l’on peut regretter que les légendes des vêtements soient parfois compliquées à localiser, l’exposition parvient à rester fluide et accessible. Le grunge des années 1990, les compositions architecturales des années 2000 (Nicolas Ghesquière, Rick Owens…) terminent le parcours.
Et après ? L’ultime pièce de l’exposition, un sweat-shirt XL du label parisien ultra-branché Vetements, laisse penser que le sportswear pourrait écrire une nouvelle page et devenir le look typique des années 2010.
Fashion forward : trois siècles de mode, jusqu’au 14 août, musée des Arts Décoratifs (1er).