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Vivastreet visé par une enquête pour «proxénétisme aggravé»

Le Parquet de Paris a confirmé le lancement d'une enquête pour «proxénétisme aggravé» contre le site Vivastreet.[Capture d'écran Vivastreet]

Le site internet de petites annonces Vivastreet est sous le coup d’une enquête pour «proxénétisme aggravé» comme l’a annoncé le parquet de Paris ce vendredi. 

En annonçant à franceinfo l’enquête préliminaire, «en cours depuis le 15 février», visant le site Vivastreet, le Parquet de Paris a confirmé une information du site 20minutes. Cette enquête fait suite à une plainte déposée le 1er décembre 2016 par «Le mouvement du Nid», une association visant à abolir la prostitution.  

Un vernis politiquement correct

De fait, sur le site, de nombreuses annonces placées dans la rubrique «services adultes» proposent des «massages», des «rencontres courtoises» ou des moments de «détente». Des mots politiquement corrects qui dissimulent une réalité bien différente, comme l’ont constaté les journalistes de 20 minutes qui ont pris contact avec les jeunes femmes à l’origine de ces annonces. 

Un coup de fil ou quelques messages échangés suffisent à montrer cette réalité : des tarifs énoncés, des listes de pratiques sexuelles, des lieux de rendez-vous. Un système bien rôdé et qui convient à certaines de ses utilisatrices, comme l’a révélé l’une des femme contactée : «C’est un bon système. Dans la rue j’aurais peur (…) Je regarde par la fenêtre quand le client arrive. Si ça ne me convient pas, je n’ouvre pas». 

80 euros par mois pour déposer des annonces

Pourtant ce système n’est pas gratuit, et permet au site Vivastreet de gagner de l’argent sur le dos de ces femmes. Bien que le site vante la gratuité de ses annonces, cela ne concerne pas la rubrique «Services adultes», concernée par cette affaire. Le dépôt y est facturé 80 euros par mois. «Il y a tellement de concurrence entre les filles, et donc d’annonces, qu’il faut payer des options sinon la photo n’est pas mise en avant sur le site», témoigne une autre utilisatrice de la rubrique. 

Interrogé par 20minutes, le site a répondu par la voix de son avocate, Anne Alcaraz qui nie toute volonté de Vivastreet d’encourager la prostitution : «il y a un système de modération automatique des annonces, un logiciel. Si l’annonce correspond à la réglementation, elle passe. Ensuite, Vivastreet dispose d’une équipe spécialisée. Si une annonce est signalée parce qu’elle contrevient à la réglementation, l’équipe la supprime immédiatement».

«Le but est de faire fermer ce site»

L’un des avocats du Nid, Joachim Bokobza, ne fait aucun mystère de l’objectif de l’association en déposant cette plainte : «le but est bien sûr de faire fermer ce site, mais pas seulement. Pour éviter de donner des idées à d’autres, nous espérons aussi que les responsables de Vivastreet soient amenés à répondre de leurs actes». 

Des sources proches du dossier confient que l’enquête «avance bien», et que «les premières auditions pourraient intervenir prochainement». 

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