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5G : pourquoi l'Allemagne envisage-t-elle de bannir les composants chinois dans son réseau téléphonique ?

5G : pourquoi l'Allemagne envisage-t-elle de bannir les composants chinois dans son réseau ? En Europe et aux Etats-Unis, l’inquiétude est croissante quant aux ambitions de Pékin. [Aly Song/REUTERS]

L’Allemagne examine la possibilité d'interdire les pièces fabriquées par les constructeurs chinois Huawei et ZTE dans ses réseaux 5G à partir de 2026. Pour expliquer cette décision, le pays invoque notamment des questions de sécurité et de souveraineté.

Au risque de nouvelles tensions avec Pékin, Berlin envisage d’interdire les pièces fabriquées par les constructeurs chinois Huawei et ZTE à partir du 1er janvier 2026. Les composants seraient donc exclus du «cœur du réseau» 5G, cela s'appliquant également aux pièces déjà installées, selon des indications de sources gouvernementales.

Porté par le ministre allemand de l’Intérieur, le projet doit cependant faire l’objet d’un accord au sein du gouvernement d'Olaf Scholz. Mais ce n’est pas le cas pour l’instant, car selon la presse allemande, tous les ministres ne s’y sont pas ralliés. Dans sa proposition, le ministère de l’Intérieur allemand invoque la nécessité de «réduire les risques» vis-à-vis de la Chine comme le préconise la récente stratégie adoptée par l'Allemagne à l'égard du géant asiatique.

Les infrastructures critiques, dont font partie les réseaux de téléphonie, sont particulièrement concernées par cette politique de renforcement de la sécurité. L'audit des systèmes de télécommunications auquel procède actuellement le gouvernement allemand «n’est pas terminé et les discussions avec d'autres ministères impliqués dans la décision continuent», a déclaré mercredi 20 septembre un porte-parole du ministère de l'Intérieur lors d'une conférence de presse régulière.

Un désir de souveraineté de la part des Européens

Depuis un an, l'Allemagne a décidé de durcir sa position envers la Chine dans le but de maintenir un équilibre entre la poursuite de la coopération économique avec son premier partenaire commercial et la protection de ses intérêts stratégiques et sécuritaires. En effet, en Europe et aux Etats-Unis, l’inquiétude est croissante quant aux ambitions de Pékin.

La crise du Covid a révélé des fragilités des chaînes d'approvisionnement et a ainsi renforcé les désirs de souveraineté des Européens, notamment dans le domaine industriel. «Notre objectif n'est pas de nous découpler (de Pékin). Mais nous voulons réduire les dépendances critiques», a expliqué le chancelier Olaf Scholz reprenant la formule de la Commission européenne qui voit dans Pékin à la fois «un partenaire, un concurrent et un rival systémique».

Dans ce contexte, en juin dernier, la Commission européenne avait appelé les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure Huawei et ZTE de leurs réseaux mobiles. Réservé sur une possible interdiction, le ministère allemand du Numérique a souligné mercredi «qu'il existe déjà des normes très élevées et des réglementations strictes concernant l'utilisation de composants critiques dans le développement de la 5G» en Allemagne.

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