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Réseau social IRL : cette société valorisée à plus d'un milliard de dollars cachait une immense arnaque

Le terme «real» n’est pas des plus appropriés pour qualifier cette application mensongère. [©Grzegorz WALCZAK/Unsplash]

Start-up en plein essor et courtisée par les investisseurs, le réseau social IRL annonce sa fermeture imminente après que 95% de ses utilisateurs se sont révélés être des robots.

En juin 2021, le réseau social IRL (acronyme anglais de «in real life», littéralement «dans la vraie vie») avait atteint le statut de licorne, c’est-à-dire de start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars (plus de 900 milions d'euros). Mais en avril 2023, une enquête interne a révélé que les chiffres de la plateforme ont été grossis par son PDG.

En conséquence, la société va mettre la clé sous la porte et devra restituer le capital aux actionnaires. L'affaire a notamment été publiée dans The Information et TechCrunch, des publications américaines centrées sur l’industrie technologique et les startups Internet.

Irl, un réseau social pour se rencontrer «In real life»

Lancé en 2017 par Abraham Shafi et Scott Banister, le réseau social proposait d'offrir à ses utilisateurs la possibilité d’intégrer un groupe de conversation en fonction de leurs loisirs et intérêts. Le site de l’application assurait créer des connexions entre les gens en vue de, peut-être, se rencontrer «in real life».

Son score honorable de 20 millions d’utilisateurs actifs, dont 75% appartenant à la génération Z, c’est-à-dire les moins de 28 ans, avait rassuré les investisseurs et attiré des acteurs prestigieux du monde de la finance. L’application ambitionnait alors de devenir un «Facebook de la génération Z» ou un «WeChat de l’Ouest».

un colosse aux pieds d'argile

Les premiers doutes ont été soulevés l'année dernière quand, à la surprise générale et à contre-courant des dernières levées de fonds réussies, IRL a décidé de licencier 25% de ses employés. Une décision d’autant plus surprenante que la firme avait triplé ses équipes une année plus tôt.

Abraham Shafi avait alors tenté de rassurer ses investisseurs et ses employés en expliquant que «WhatsApp avait atteint 450 millions d’utilisateurs avec une équipe de seulement 55 personnes» et que l’application avait «largement de quoi fonctionner jusqu’en 2024». Des propos énigmatiques qui ont mis la puce à l’oreille du gendarme américain des marchés financiers, la SEC, qui a donc ouvert une enquête. 

En avril dernier, un ancien salarié a déposé une plainte contre l'entreprise. Il affirmait avoir été licencié, avec d'autres employés, en représailles pour avoir élevé la voix contre les mensonges grossiers de la plate-forme. Une enquête interne est lancée par le conseil d'administration et Abraham Shafi est démis de ses fonctions. Pour rassurer les investisseurs, l'ancien PDG d'IRL aurait en effet exagéré ses résultats. En réalité, l'entreprise serait loin des un milliard de valorisation et 95% de ses 20 millions d'utilisateurs seraient des faux comptes et des bots, c’est-à-dire des logiciels de conversation automatisés. 

Le porte-parole d'IRL a expliqué que la firme rendrait le capital à ses investisseurs. Toutefois, il fait peu de doutes qu'IRL n'a pas les fonds suffisants pour avancer de telles sommes. Enfin, à la mi-juin, les employés d'IRL ont été notifiés de la fermeture imminente du réseau social.

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