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Temps d'écran : voici 4 conseils pour vos adolescents

C'est l'heure de la rentrée dans les collèges et les lycées. Et bien souvent, elle est l'occasion d'acheter son premier smartphone. Ce petit appareil peut absorber beaucoup de temps. Le psychologue et sociologue Michael Stora livre pour CNEWS des conseils pour mieux contrôler son rapport au monde numérique.

Dialoguer autour des écrans

Près de 87 % des enfants âgés de 11 ans possèdent un smartphone, selon l'association Internet sans crainte qui lance pour la rentrée une vaste campagne de sensibilisation aux enjeux de la vie numérique, intitulée «#BienvenueLes6e». Un taux d'équipement qui rappelle également que l'arrivée au collège est souvent synonyme d'un usage plus important des écrans et avec eux de nouvelles inquiétudes. Selon une étude Norton publiée en juillet, «82 % des parents estiment que les enfants sont accros aux écrans».

Fondateur de l'Observatoire des mondes numériques en sciences humaines, Michael Stora relativise toutefois la portée de ce constat : «beaucoup de parents sont inquiets car ils ne savent pas ce que les enfants font avec leurs écrans. Mais en réalité, ces derniers passent souvent moins de temps que leurs parents dessus. C'est le cas notamment lorsqu'ils sont en cours, où les mobiles doivent rester éteints. Bien souvent, l'adolescent va utiliser les écrans afin de passer du temps avec ses amis. Mais lorsqu'il y a une pratique excessive, cela cache souvent un autre problème».

«Mon premier conseil est donc toujours de dialoguer avec vos enfants autour des écrans. Parfois, le problème est que chacun est face à son écran alors que ce dernier devrait être un allier dans la dynamique familiale. Durant les confinements, certains parents ont commencé à jouer aux jeux vidéo avec leurs enfants, cela crée du lien. De même lorsque votre enfant vient vous voir avec une vidéo qu'il a vue sur les réseaux sociaux. S'y intéresser et en parler aide à partager certains sujets entre parents et enfants», ajoute le psychologue.

Fixer des limites sur les réseaux sociaux

«Les réseaux sociaux sont un vrai piège pour le temps d'écran, prévient Michael Stora. Tous sont basés sur des techniques de captation de l’attention, ils vont trouver en vous un algorithme "doudou" sur des choses que vous aimez et vous suggérer un sujet qui vous plaît, puis y insérer des vidéos anxiogènes, avant de revenir au «doudou» pour garder l’attention. Il y a ici deux manières de gérer les choses. Soit on pose une limite de temps quotidien, par exemple une heure par jour, soit on les intègre à l’éducation au numérique en échangeant avec l'enfant et en expliquant bien qu'il faut faire attention».

autonomiser l'adolescent

«Si la première mobylette était autrefois perçue comme un objet d'autonomie pour les adolescents, le smartphone suit cette même vision. A mon sens, c’est une bonne idée que le portable soit un cadeau, comme un rituel pour s’autonomiser. Il y a une confiance implicite que l’on donne à son enfant en lui offrant un portable. On lui a appris à faire attention à des choses en grandissant, comme traverser la route en prenant garde aux voitures. Il s'agit ici d'une manière de le responsabiliser. Le smartphone devient alors un enjeu d’autorité. Si on pense que l’ado n’est pas encore capable de ne pas gérer son temps d'écran par exemple, on peut lui dire "si tu n’arrives pas à gérer ton temps, c’est moi qui reprend ce temps". C'est généralement bien accepté car on instaure un lien de confiance. Il va aussi devoir faire attention au forfait qui n’est pas extensible et donc devoir gérer son temps de consommation. A un moment ou un autre, il va devoir en prendre conscience et savoir combien ça coûte».

Faire preuve de second degré

Si l’an passé, le hashtag #anti2010 était devenu tristement célèbre sur les réseaux sociaux, il a également rappelé l'immense impact de ces plates-formes sur la construction de l’image de soi. Un sujet important à l'adolescence.

«Il y a un danger sur la santé mentale, car les réseaux sociaux ont amplifié le narcissisme. D’autant plus, pour un ado qui est en recherche de modèle. Par exemple, des jeunes filles peuvent se dire qu'elles ne seront jamais comme certaines influenceuses. A mon sens, il est important d'éduquer l'ado sur ce point et qu'il apprenne à faire preuve d’autodérision et de second degré. Cela aide à prendre du recul», conclut Michael Stora. 

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