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Exosquelette : Wandercraft prépare le premier modèle personnel pour les personnes à mobilité réduite

Le modèle Atalante est actuellement utilisé dans le milieu médical. [© Wandercraft]

Offrir encore davantage d'autonomie aux personnes à mobilité réduite. Voici le leitmotiv qui anime la société française Wandercraft, qui annonce ce jeudi 20 janvier avoir levé 40 millions d'euros pour financer le premier exosquelette personnel auto-équilibré.

Créée en 2012, cette société n'en est toutefois pas à ses débuts dans ce domaine, puisque celle-ci commercialise depuis 2019 l'Atalante (vidéo ci-dessous), un modèle utilisé notamment par l'AP-HP auprès de patients en rééducation mais aussi de personnes handicapées et des hôpitaux américains.

«Avec cette nouvelle levée de fonds, nous allons passer d'une version qui évolue dans le milieu médical vers un usage personnel, avec un premier prototype que nous espérons pouvoir tester en conditions réelles d'ici à la fin 2022. Notre challenge est de créer un exosquelette procurant plus d’agilité, de capacités de mouvements, complètement autonome et surtout stable», commente pour CNEWS Jean-Louis Constanza, cofondateur de Wandercraft.

Cette société pionnière dans la recherche sur les exosquelettes n'imagine pas remplacer les fauteuils roulants mais souhaite venir en complément et offrir davantage d'autonomie dans un monde pensé pour des hommes bipèdes. Car pouvoir se tenir debout ouvre le champ des possibles pour les personnes concernées.

«Notre travail actuel consiste à comprendre le chemin de vie d'une personne. A l'instar d’une voiture qui doit pouvoir emprunter tout type de routes pour vous emmener à destination, un exosquelette doit remplir pleinement sa fonction. Et le développement technologique est déjà avancé, avec une IA qui va être encore améliorée. Nous avons démontré avec l'exo Atalante actuel que l'on pouvait à peu près tout faire dans un foyer pour une personne paraplégique équipée. Il nous faut surtout construire un modèle qui s'adapte à l'extérieur. On travaille par exemple la stabilité en milieu difficilement prévisible (le sol ayant des imperfections, des pentes...), avec un système d’équilibre adaptatif», explique Jean-Louis Constanza.

Il faut que la relation entre la personne et son exosquelette soit intuitiveJean-Louis Constanza, cofondateur de Wandercraft

Et de poursuivre : «Il faut aussi pouvoir aller dans quelques endroits indispensables, comme pouvoir emprunter un transport en commun ou même monter seul dans une voiture ou prendre un taxi. On planche également sur la question des sanitaires normaux qui ne sont pas adaptés dans la vie et qu'il faudra bien pouvoir utiliser. Franchir une marche, monter sur un trottoir, passer par la porte d’un magasin... Il faut que l'exosquelette puisse offrir une marche à vitesse urbaine à 0,6 mètres par seconde, pour traverser la rue le temps d’un feu pour piéton notamment. Surtout, il faut aussi que la relation entre la personne et son exo soit intuitive, avec des gestes comme se pencher en avant pour se lever… Il ne faut pas de charge mentale non plus pour le commander. Il faut que ce soit discret, élégant et utilisable. Enfin, il faut qu’il soit beau, car on doit bien cela aux personnes en situation de handicap».

Et pour accompagner une personne handicapée tout au long de sa journée, Wandercraft mise sur une autonomie d'une journée complète et offrant l'équivalent d'une heure de marche en moyenne, sachant que «peu de personnes marchent plus d'une heure par jour», précise-t-il.

De nouvelles percées dans la rééducation

A l'heure actuelle, les exosquelettes Atalante font l'objet de recherches médicales et pourraient bien changer la phase de rééducation après un accident grave par exemple. «Si le patient a le besoin de retrouver un peu de vie, il doit aussi pouvoir se soigner. Il y a des pathologies qui se développent lorsqu’une personne est assise car le corps humain n’est pas fait pour ça, les patients sédentaires développant notamment des problèmes cardiovasculaires et des manques musculaires notamment», ajoute-t-il.

«Plusieurs organismes comme l’AP-HP et d’autres hôpitaux aux Etats-Unis mènent des recherches avec notre exosquelette pour améliorer leurs pratiques. S'il faut encore des études approfondies sur la question, on sait qu'après un AVC ou un accident, la plasticité du cerveau pour commander aux muscles est de trois mois avant que la rééducation ne deviennent plus compliquée pour remarcher. Avec Atalante, les gens sont assistés pour marcher quelques jours après l’accident, ce qui est un atout car après ce délai de trois mois c’est compliqué. Nous apportons donc un outil complémentaire des kinés qui peuvent mettre en œuvre différemment leur savoir. On peut donc imaginer de nouvelles percées dans la rééducation», conclut Jean-Louis Constanza.

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