Première période de turbulences pour le métavers du géant Facebook récemment rebaptisé Meta. Après son lancement officiel la semaine dernière aux Etats-Unis et au Canada, «Horizons Worlds», plate-forme immersive dans un univers virtuel, est au coeur d'une polémique de harcèlement sexuel.
C’est sur la page Facebook officielle du projet qu’une première femme qui testait la plate-forme a témoigné. Dans cette publication révélée par le site américain The Verge, elle déplore des attouchements sur son avatar, commis par un autre utilisateur. «Le harcèlement sexuel n'est déjà pas acceptable sur Internet, mais la réalité virtuelle rend l'expérience encore plus pénible (...) Non seulement j'ai été tripotée hier soir, mais il y avait d'autres personnes présentes qui soutenaient ce comportement», affirme-t-elle.
Et ce n’est pas l’unique cas, comme en atteste le témoignage d’une journaliste sur Twitter.
I spent a couple weeks mingling with strangers in the metaverse to see what socializing was like in Mark Zuckerberg’s vision of the future.
It was fun, but also quickly became creepy when others noticed I was female. Social VR has some challenges ahead. https://t.co/OLJWbwUBq9— Parmy Olson (@parmy) December 15, 2021
Dans une expérience qu’elle juge au départ «amusante», son personnage virtuel s’est retrouvé encerclé par un groupe d’avatars masculins , dans le hall d’accueil de la plateforme. Silencieux pour certains, d’autres ont été jusqu’à la prendre en photo. Une expérimentation qu’elle qualifie également «d’intense, fatigante et souvent gênante».
Une modération difficile
Si l’univers numérique de Mark Zuckerberg se veut accessible et bienveillant, la modération du système s’annonce compliqué. Par l’intermédiaire du responsable du développement d’Horizon Worlds, Vivek Sharma, Meta a rappelé la possibilité de créer une «safe zone», un espace virtuel privé propre à soi et exempt de toute interaction.
Toutefois, agir pendant qu’une situation de harcèlement se produit reste difficile pour les équipes du service. Selon Le Figaro, le directeur de la technologie de Meta Andrew Bosworthe aurait même affirmé l’impossibilité d’une modération de cet univers où le nombre d’interactions à surveiller est énorme face à des solutions techniques pas encore abouties.
La société américaine promet néanmoins de perfectionner l’interface utilisateur pour le signalement de tout comportement équivoque. Mais pour l’heure, le métarvers n’échappe pas aux problèmes du monde réel.