En direct
A suivre

La 5G aura-t-elle un intérêt en 2020 ?

Le futur réseau de 5e génération est dans la tourmente. [© Lionel BONAVENTURE / AFP]

Reportées en raison de la crise sanitaire, les enchères en vue de l'attribution des fréquences 5G auront finalement lieu entre le 20 et le 30 septembre prochain. Surtout, l'Etat ambitionne d'offrir un lancement effectif du réseau avant la fin de l'année, alors que la France accuse un certain retard par rapport à ses voisins européens.

«Cette enchère va permettre à ceux qui le souhaitent de lancer la 5G mais elle va laisser la possibilité à ceux qui ne souhaitent pas lancer rapidement la 5G de ne pas la lancer», a expliqué le président de l'Arcep, Sébastien Soriano. En clair, chaque opérateur pourra proposer cette offre suivant son propre calendrier.

Car tous ne seront pas forcément présents, à l'instar de Bouygues et de SFR qui s'inquiètent de leur capacité à déployer la 5G. Tous deux craignent en effet que l'Etat barre la route à Huawei, qui doit leur fournir la technologie nécessaire pour leur réseau de 5e génération.

Problème, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) n'a toujours pas dit si la présence de l'équipementier chinois sur ce marché stratégique représentait une menace pour la sécurité nationale, comme l'affirme le président amércain Donald Trump sur son territoire. Un point qui inquiète particulièrement Bouygues et SFR pour qui interdire la 5G de Huawei reviendrait à demander aux opérateurs de démonter tous leurs équipements Huawei déjà en place pour la 2G, la 3G et la 4G, ont expliqué en substance les dirigeants de Bouygues Telecom mercredi lors d'une audition au Sénat.

Parallèlement, si la question épineuse de Huawei n'est pas résolue rapidement, Bouygues et SFR pourrait accuser un sérieux retard sur la 5G par rapport à Orange et Free dont les infrastructures sont susceptibles être installées rapidement dans certaines zones d'activités de l'Hexagone. Le cas échéant, SFR et Bouygues menacent de réclamer des compensations à l'Etat.

Un intérêt pour les consommateurs ?

Surtout, se pose la question de l'intérêt d'opter pour la 5G durant l'année 2020 pour le consommateur. Si de nombreux smartphones 5G sont déjà commercialisés dans l'Hexagone, les clients pourraient ne pas en voir les bénéfices avant 2021, voire plus tard selon le président de Bouygues Telecom, Olivier Roussat, pour qui ce nouveau réseau «ne va rien changer avant 2023» puisque «tous les services dont on nous parle qui vont révolutionner l’industrie arriveront en France en 2023».

Par ailleurs, les quatre opérateurs télécoms devront aussi faire face à un autre front : celui des anti-5G qui craignent de potentiels effets néfastes d'une telle technologie sur la santé et l'environnement. Plusieurs particuliers ou des associationsont ainsi entamer diverses actions en justice en ce sens. Des «préoccupations légitimes», a affirmé le président de l'Arcep Sébastien Soriano.

Les quatre opérateurs historiques ont ainsi rendez-vous le 30 juin au TGI de Paris, avec les avocats de 500 citoyens réclamant une expertise. Le Conseil d'Etat, saisi par deux associations, doit aussi donner son point de vue cet été. Des décisions qui pourraient à leur tour retarder le déploiement de la 5G. Un marché dont la seule attribution des fréquences pour les 15 prochaines années pourrait rapporter au minimum 2,17 milliards d'euros à l'Etat.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités