Avec le départ d'une partie des forces françaises du Mali, la population craint le retour des groupes terroristes, et surtout la fin de la coopération avec les militaires français dont la présence est cruciale pour les populations locales en matière de santé.
Sur place, la force Barkhane demeure en effet très importante pour de nombreux Maliens, qui viennent se faire soigner à la base militaire de Gao, par des médecins français.
Boubacar Diarra est un Malien de 71 ans qui a pu y être pris en charge. Cet agriculteur s’est cassé le bras le mois dernier sur une route réputée dangereuse de Tessalit, au nord du Mali.
Soigné par un guérisseur dans son village, la blessure s’est infectée. A l’hôpital de Gao, on lui a conseillé d’aller consulter à la base française.
«Les patients qui viennent ont parfois des plaies qui s’infectent et qui vont jusqu’à nécessiter une amputation, chose qui est parfois difficilement acceptée dans certaines tribus», a expliqué à CNEWS le capitaine Nicolas, médecin militaire de la base de Gao.
Un système de santé en ruines
Avec la guerre, le système de santé au Mali est en ruines. Le pays pâtit d’un manque cruel d’hôpitaux et de médecins et très peu d’organisations humanitaires osent encore s’aventurer sur un terrain devenu trop dangereux.
«On se retrouve même avec des patients qui ont aggravé leurs lésions initiales provoquées par leurs attelles de fortune, transformant leurs fractures fermées en fractures ouvertes», regrette encore le capitaine Nicolas.
Concernant Boubacar Diarra, le diagnostic est sans appel : il s’agit double fracture mal consolidée. L'agriculteur pourra repartir avec son bras soigné, mais sans pouvoir s’en servir comme avant.
Les médecins militaires français présents pour la force Barkhane soignent plus d’une centaine de Maliens par mois. Ils pratiquent une dizaine d’opérations chirurgicales chaque semaine, au profit des populations locales.
