En direct
A suivre

Les Tuniques Bleues ont 40 ans

Surnommés "les papys de la BD", les Belges Willy Lambil et Raoul Cauvin célèbrent 40 ans de complicité en sortant leur 50e album des Tuniques Bleues, la série qui a fait découvrir la Guerre de Sécession aux Européens.

La retraite, quelle retraite? A respectivement 76 et 74 ans, le dessinateur Willy Lambil et le scénariste Raoul Cauvin n'entendent pas lâcher leurs "chères Tuniques Bleues" qui les occupent "tous les jours" depuis 1972.

"Tant que l'enthousiasme, l'inspiration et la santé sont là, on continue!", annonce Raoul Cauvin.

Les lecteurs semblent en redemander car le nouvel album, "Dent pour dent", sort vendredi avec un premier tirage élevé de 150.000 exemplaires, selon l'éditeur Dupuis.

Avec 21 millions d'albums vendus en 40 ans, les Tuniques Bleues trônent parmi les séries les plus populaires de la BD franco-belge avec les indestructibles Astérix, Lucky Luke ou Spirou. A l'étranger, elles ont conquis des lecteurs fidèles aux Pays-Bas, en Allemagne et même un peu aux Etats-Unis.

"40 ans après nos débuts, nous en sommes à la troisième génération de lecteurs. C'est merveilleux de penser qu'un même album peut être lu par un grand-père, un père et ses enfants", s'enthousiasme Raoul Cauvin.

"Nous avons des lecteurs de 9 à 90 ans, dont certains nous suivent depuis le début", renchérit Willy Lambil.

Malgré ce succès, les deux auteurs se sentent parfois mal considérés dans le monde de la BD actuelle. "Dans les festivals, les jeunes auteurs à la mode nous regardent de loin, sans doute parce que notre style est trop populaire", témoigne Lambil.

Les Laurel et Hardy de la BD

C'est en 1968 que Cauvin donne vie au sergent Cornelius Chesterfield et au caporal Blutch, deux soldats du 22e de cavalerie qui combattent les "sudistes" durant la Guerre de Sécession (1861-1865). Le premier est un militariste convaincu "qui rêve de gloire et de cicatrices", au contraire du second, engagé malgré lui et très doué en subterfuges pour éviter à tout prix de monter au front.

Ces héros au gros nez typique de la BD franco-belge "fonctionnent un peu comme Laurel et Hardy. Ils se chamaillent sans cesse mais restent inséparables", résume Raoul Cauvin.

Scénariste prolifique menant de front plusieurs séries (Pierre Tombal, Cédric, Les Femmes en blanc), il a comme principal outil de travail... un divan. "Je passe des heures allongé pour inventer mes histoires et les mettre en scène", explique-t-il.

Il cherche, dans chaque album, à illustrer un aspect de la Guerre de Sécession, que ce soit une bataille célèbre, un acte héroïque ou désastreux, les joies et misères de la vie en garnison. "Je tiens beaucoup au contexte historique et à la présence de personnages réels, comme les célèbres généraux Grant ou Lee".

Lorsque le scénario est terminé, il l'envoie à Lambil, qui planche ensuite une année pleine pour un album de 48 pages. "Je travaille seul, dans ma maison du sud de la Belgique", témoigne celui qui est passé maître dans le dessin des uniformes ou des chevaux, "alors que je n'aime vraiment pas ces animaux".

Lorsqu'ils seront contraints de déposer le crayon, Cauvin et Lambil souhaitent que les Tuniques Bleues poursuivent leurs aventures sur papier mais aussi, si possible, au cinéma. A l'image de tous ces héros de BD, de Largo Winch à Ducobu, devenus des héros en chair et en os sur le grand écran.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités