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Le Havre : «J'y pense tous les jours», déplore l'adolescente dont l'agression a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux la semaine dernière : une adolescente de 15 ans a été agressée au Havre par plusieurs jeunes filles. Les cinq adolescentes ont été déférées mercredi 17 janvier au parquet du Havre.

Cinq adolescentes ont été déférées mercredi 17 janvier au parquet du Havre. Toutes sont poursuivies pour violence en réunion, menace de mort avec ordre de remplir une condition,captation et diffusion d'images présentant un caractère pornographoque de mineur en utilisant un réseau de comunication éléctronique, et diffusion de l'enregistrement d'images relatives à la communication d'une atteinte volontaire à l'intégrité de la personne (happy slapping).

Ces poursuites font suite à l'agression groupée filmée et diffusée d'une adolescente mardi 9 janvier devant une station de tramway du Havre. D'une extrême violence, la scène était devenue virale sur les réseaux sociaux.

«Le mobile de l'agression reste vague», a indiqué le parquet ce mercredi. Certaines rumeurs placaient l'origine de la discorde dans un SMS envoyé à un garçon par la victime, dans lequel elle aurait insulté plusieurs de ses agresseuses. 

Elles reconnaissent les faits mais minimisent

Une semaine après, le traumatisme est toujours présent pour la lycéenne qui s’est vue prescrire sept jours d’ITT : «J’y pense tous les jours, je suis même parano dans la rue. Même si je me sens en sécurité, j’y repense tout le temps», a témoigné l’adolescente, qui a décidé de porter plainte malgré les menaces de représailles.

«Elle et toutes ses copines, attendez que je vous attrape», peut-on notamment lire sur la légende d’une des vidéos de l’agression, postée sur Snapchat.

Toutes mineures, les autrices des faits avaient déjà frappé une autre adolescente de 14 ans, la veille de cette agression. Elles sont poursuivies pour violence en réunion, menace de mort ainsi que captation et diffusion d’images à caractère pornographique.

«Les jeunes femmes reconnaissent leur participation aux faits reprochés mais minimise leur rôle respectif», a déclaré le procureur du Havre, Bruno Dieudonné.

Le placement en détention provisoire a été requis pour une des agresseuses âgée de 16 ans, puis refusé par le juge des libertés et de la détention, qui a toutefois ordonné un placement en centre éducatif fermé jusqu'au 13 février prochain, date de l'audience du jugement.

Pour les quatre autres mises en cause, le parquet a sollicité leur placement sous contrôle judiciare avec plusieurs restrictions, soit l'interdiction de sortir du territoire de Seine-Maritime, le respect d'un couvre-feu, l'interdiction d'entrer en contact avec les coauteurs ou la victime et le respect d'un placement éducatif. «Le juge des enfants ne s'est pas encore prononcé sur ces réquisitions», a indiqué le parquet.

«On attend des réponses pénales fermes. Ça devient un véritable fléau, nous avons des remontées qui nous affirment que c’est de plus en plus courant», déplore Karim Bennacer, représentant départemental du syndicat Alliance Police Nationale, en Seine-Maritime. 

En décembre dernier, la vidéo d'un passage à tabac à Lyon avait également été diffusée. On y voyait un groupe d'adolescentes frapper et insulter une jeune fille de 13 ans après un guet-appens, sur fond de querelles interpersonnelles.

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