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Jihadisme : l'ex-prisonnier de Guantanamo condamné à 10 ans de prison

Ce vendredi 17 juin, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Saber Lahmar à 10 ans de prison. L'homme été jugé pour avoir incité plusieurs personnes à se rendre en Irak ou en Syrie dans les années 2010. Il avait passé huit années à Guantanamo (États-Unis), avant d’être innocenté et accueilli en France par Nicolas Sarkozy en 2009.

Un nouveau rebondissement. L'Algérien Saber Lahmar a été condamné ce vendredi 17 juin à 10 ans d'emprisonnement par le tribunal correctionnel de Paris pour «avoir joué un rôle actif» dans le départ de plusieurs personnes en Irak et en Syrie. 

Pendant son procès, il n’avait cessé de contester les charges. Saber Lahmar, un Algérien de 53 ans, était accusé d’avoir incité plusieurs personnes à partir en Irak et en Syrie lorsqu’il était imam dans la région bordelaise au début des années 2010. Lors de son procès, qui s’était tenu au mois de mai, il s’était présenté comme le «coupable idéal» mais avait nié tous les faits qui lui étaient reprochés.

La procureure antiterroriste avait requis contre cet homme la peine maximale de dix ans de prison, assortie d'une période de sûreté des deux tiers et une «interdiction définitive du territoire national».

Appelé par de nombreux fidèles «le cheikh», ayant étudié l'islam à Médine (Arabie saoudite), Saber Lahmar, avait selon la magistrate «usé de son savoir pour favoriser» des départs. Selon l’accusation, sept personnes seraient parties en zone irako-syrienne sous influence de Saber Lahmar, et deux auraient combattu aux côtés de Daesh.

Des tortures à Guantanamo

Après quelques années en Bosnie, l’Algérien avait été arrêté et livré aux Américains, soupçonné avec d’autres individus d'avoir fomenté un attentat contre l'ambassade des États-Unis. Détenu de 2002 à 2008 dans la prison militaire de Guantanamo, sur l'île de Cuba, Saber Lahmar, 52 ans, avait été innocenté par la justice américaine et accueilli par la France le 1er décembre 2009.

Lors de son procès, il avait raconté les tortures dont il avait été victime lors de son séjour dans ce centre de détention de haute sécurité. «On a utilisé du gaz avec moi, des chiens, de l'eau pour étouffer». L'Algérien expliquait avoir été «attaché sur une chaise pendant dix-huit heures» de manière régulière ou encore avoir alterné sur deux ans «une cellule sans aucune lumière» puis «une autre (...) avec lumière 24 heures sur 24».

La défense avait quant à elle insisté, lors du procès, sur «l'absence d'éléments matériels» dans cette instruction débutée en juillet 2016, et demandé la relaxe de Saber Lahmar comme de Mohamed H, un Français de 45 ans désigné par la justice comme le «second» de M. Lahmar.

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