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Tout savoir sur Aissa Doumara Ngatansou, première lauréate du Prix Simone Veil

Emmanuel Macron a remis ce vendredi 8 mars le premier «Prix Simone Veil de la République française» à Aissa Doumara Ngatansou, militante camerounaise contre les violences faites aux femmes, et notamment les mariages forcés et précoces.

Née en 1972, Aissa Doumara Ngatansou est originaire de l'Extrême-Nord du Cameroun. Alors qu'elle n'était âgée que de 15 ans, elle a été mariée de force à un homme plus âgé. «J'ai perdu ma mère quand j'avais 11 ans, et dès que j'ai eu 15 ans, mon père et sa famille ont décidé de me marier à un homme de leur choix, sans mon consentement. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que je devais faire quelque chose pour moi-même. La discrimination, telle que je l'ai vécue, m'a poussée à devenir l'activiste que je suis aujourd'hui», confiait-elle l'année dernière à l'ONU.

Malgré ce mariage forcé, elle a poursuivi ses études jusqu'à la fin du cycle secondaire «pour qu'aucune autre femme vive de la violence, et ne soit obligée de faire la volonté de quelqu'un d'autre juste par pression, juste parce qu'elle est née femme», comme elle l'a expliqué en recevant son prix. Et un an plus tard, en 1996, elle a cofondé une antenne de l'Association de lutte contre les violences faites aux femmes (AVLF) à Marouan (nord). Viols, mariages précoces ou encore violences conjugales, son ONG a traité 1.155 cas l’an dernier rien que pour la région du nord du Cameroun. Elle vient notamment en aide aux rescapées de l'organisation jihadiste Boko Haram.

«Ce que nous faisons tous les jours, c'est de redonner goût à la vie, de restaurer tous les pouvoirs que [les femmes] ont perdus», a déclaré cette mère de trois enfants. «A toutes ces survivantes, les rescapées de Boko Haram, les femmes et les filles du monde entier, je dédie ce beau prix. Pour moi, c'est une interpellation à suivre les pas [de Simone Veil] et à transmettre notre héritage commun pour la cause des femmes aux générations futures qui doivent continuer la chaîne de défense des droits des femmes et des filles», a-t-elle ajouté. 

Ce prix «de la République française pour l'égalité femmes-hommes» est un premier pas vers la reconnaissance de son combat. Il est doté de 100.000 euros. 

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