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Bagnolet : un atelier photo menacé par la présence de dealers

Le Diamantino Labo Photo, spécialisé dans le tirage argentique, travaille depuis plus de trente ans avec des photographes du monde entier.

«Soutenir l'atelier Diamantino Labo Photo face aux dealers», c'est le titre de la pétition lancée il y a quelques jours sur Change.org par le patron de ce laboratoire photo, le dernier à développer à grande échelle des photos argentiques. La pétition avait recueilli plus de 2800 signatures ce mardi matin. 

Trois ans de nuisances quotidiennes

L'atelier installé à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) est aujourd’hui menacé par la présence d'une dizaine de dealers qui restent toute la journée devant le portail de l'immeuble. Parfois ils se permettent même d'entrer dans le hall pour mener leur trafic de drogue. Malgré une tentative d’intervention et le recours aux forces de l’ordre, rien n’y fait. La situation est intenable.

«Le pire c'est le bruit, nous avons besoin d'une concentration maximale dans notre travail et là, ça crie, ça hurle... Ensuite, il y a la saleté, les odeurs, le vomi parfois dans l'entrée», raconte le patron. «Une fois, ils ont carrément défoncé le portail avec une voiture-bélier. Il y a des jours, il faut presque leur demander la permission pour qu'on puisse entrer». En janvier 2021, Diamantino Quintas tente, avec un voisin, d'aller parler à ces dealers pour leur demander de quitter les lieux. «Ils nous sont tombés dessus, ils nous ont passés à tabac. Par chance, je n'ai pas été hospitalisé»

Un sentiment d'impuissance

Malgré les courriers adressés aux autorités locales, aux ministres de la Culture et de l'Intérieur, la situation n'évolue pas. «La Ville a installé un dispositif «stop park» afin de limiter le stationnement à l'entrée de l'entreprise», précise dans un mail l'équipe du maire PS de Bagnolet, Tony Di Martino. «Nous sommes en train de réfléchir avec les autorités de polices compétentes en la matière aux actions nouvelles pouvant être mises en place»

Désespéré, Diamantino Quintas ne tiendra pas longtemps dans ces conditions et à 62 ans, pas sûr qu'il se relance à la recherche d'un nouvel atelier.Aujourd'hui, c'est la survie de son entreprise et de tout un savoir-faire qui est en jeu.

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