En direct
A suivre

Apple, une pomme qui vaut de l’or

«Think different» (Pensez différemment) résume la philosophie du groupe.[CC/waitscm]

Aussi célèbre que Nike, Coca-Cola ou McDonald’s, Apple a révolutionné l’informatique et le numérique. Du premier ordinateur conçu dans un garage californien au succès planétaire de l’iPod, retour sur un véritable phénomène de société.

 

(ARCHIVES)

 

En 1976, Steve Jobs et Steve Wozniak, âgés d’une vingtaine d’années, s’intéressent de près à l’électronique. Le premier est employé chez Atari, le second chez Hewlett Packard, deux entreprises situées dans la Silicon Valley en Californie. Après leur journée de travail, les deux Steve, amis depuis le lycée, se retrouvent dans le garage de la maison familiale des Jobs pour élaborer le prototype du futur ordinateur, Apple I.

Le 1er avril 1976, la société Apple Computer est fondée. Près de 200 produits sont écoulés en moins de dix mois au prix unitaire de 666,66 dollars. La première version du logo de la firme représente le physicien Isaac Newton assis sous un arbre avant d’être remplacé par la pomme croquée, nouvel emblème du groupe. Les formes rondes du fruit s’opposent aux lignes verticales du logo du concurrent IBM. Noire sur fond blanc puis rainurée aux couleurs de l’arc-en-ciel, la pomme adopte à présent une teinte acier. De nombreuses hypothèses circulent sur le Net pour expliquer le nom de la société.

 

Innovation et audace

Très tôt, les «deux Steve» comprennent qu’il ne faut pas imiter ou reproduire mais faire preuve d’audace et innover. «Think different» (Pensez différemment) résume la philosophie du groupe. A l’image de la célèbre publicité Apple, 1984, inspirée de l’œuvre de George Orwell, les consommateurs sont invités à se comporter de façon originale.

 

Vidéo : Publicité Apple s’inspirant du 1984 de George Orwell

 

 

Après avoir lancé l’Apple II en avril 1977, l’entreprise dont le siège se situe à Cupertino, en Californie, élabore deux nouveaux ordinateurs : le Lisa et le Mac pour le grand public, destiné à concurrencer des géants de l’informatique comme IBM ou Microsoft. Exit l’aspect terne des appareils informatiques, place aux couleurs et au design tendance. Apple développe son propre matériel (souris, écran, etc.) et ses logiciels incompatibles avec les ordinateurs PC. Dès sa sortie en 1984, le Macintosh remporte un franc succès. Pour attiser la curiosité de ses clients, Apple leur propose d’essayer le nouveau produit pendant 24 heures. Quelque 200 000 personnes répondent à cette offre gratuite.

 

Macintosh Classic II, ancêtre du iMac [CC/FaceMePLS]

 

Le retour de Steve Jobs

A l’aube du XXIe siècle, Steve Jobs reprend les rênes de la firme à la pomme. Le cofondateur d’Apple avait quitté son poste en 1985 pour fonder la société neXT, rachetée depuis par le groupe. Après la crise traversée pendant les années 1990, les collaborateurs de Jobs voient dans son retour l’espoir d’un changement et d’un renouveau pour l’entreprise. Impossible à présent d’imaginer la marque Apple sans Steve Jobs. Précurseur dans le secteur de la microinformatique, Apple s’attaque au marché du multimédia.

 

1984-2009 : l’évolution des souris Apple [CC/raneko]

 

La révolution de l’iPod

Lorsqu’il présente l’iPod en octobre 2001, Steve Jobs ne se doute pas qu’il tient entre ses mains ce qui va devenir un phénomène de société. Cette année-là, l’entreprise, basée dans la ville américaine de Cupertino, dans l’Etat de Californie, décide de se diversifier vers l’électronique grand public. Jobs fait appel à un homme : Tony Fadell. Cet ingénieur de 31 ans, inventif, créatif et surtout visionnaire, veut créer un petit baladeur fonctionnant avec un minuscule disque dur et lui associer un service de vente en ligne. Une idée qu’il avait déjà proposée à RealNetworks, en vain. Mais le concept sortira des cartons et Fadell intègre la «pomme» en février 2001.

En, dix mois entouré d’une trentaine de personnes, il développe le concept iPodiTunes- Music Store. Le design de l’appareil est confié au britannique Jonathan Ive, le père des célèbres iMac et iBook aux couleurs translucides. «Les acteurs de l’industrie informatique sont obsédés par la performance. Il en résulte des designs froids et sans âme», déclare Jonathan Ive. C’est pourquoi l’iPod aura des contours ronds et un revêtement doux au toucher. Oubliés les écouteurs traditionnellement noirs ou métallisés. Ceux de l’iPod seront blancs, du jamais vu. Un signe caractéristique de ralliement pour tous les détenteurs de l’objet fétiche.

Steve Jobs suit le projet de près et insiste pour que l’utilisation de l’appareil soit d’une grande simplicité afin de ne pas rebuter les plus réfractaires à la technologie. Pas de touche inutile ni de bouton superflu, la commande se fait grâce à une molette de sélection tactile. Il est désormais possible de copier ses CD, télécharger des titres sur Internet et en stocker plus de 1000. Un chiffre en constante augmentation. En 2013, la capacité s’est étendue à plus de 40 000 chansons suivant le modèle.

 

Vidéo : Publicité iPod

 

 

Un succès sans précédent

Steve Jobs, qui est à l’origine de l’ordinateur Apple II, a vu juste. L’iPod devient un objet qu’il faut avoir, ses ventes s’accélèrent, les accros du son ne se séparent plus de leur juke-box. Musique classique au supermarché, jazz dans le métro ou encore salsa dans une salle d’attente, tout cela est possible grâce à ce lecteur mp3 dissimulé dans une poche intérieure.

Plusieurs modèles sont créés : l’iPod mini en cinq coloris éclatants, l’iPod Nano en 2005, sept fois plus petit que l’original, puis l’iPod Shuffle, de la taille d’un chewing-gum, pour les petits budgets et l’iPod Touch, entièrement tactique. Les stars de la chanson, comme le célèbre groupe de rock U2, prêtent leur image à des éditions spéciales. Les campagnes de publicités sont modernes : des silhouettes noires dansent au rythme de l’iPod sur des fonds colorés.

 Apple choisit aussi de diffuser sur leur site web une version revisitée de sa fameuse publicité, «1984», qui, à l’époque, annonçait l’arrivée du Mac en rendant hommage au roman éponyme de George Orwell. Quelques années plus tard, un détail a changé : on y découvre un iPod accroché à la ceinture de la lanceuse de marteau.

Mais le lecteur mp3 ne serait pas ce qu’il est sans le logiciel iTunes. Accessible sur Windows et Mac OS, il permet de télécharger des morceaux sur le disque dur et de les classer dans la bibliothèque de l’ordinateur. Le site iTunes Music Store s’ouvre et propose la chanson pour moins d’un dollar. La «pomme» a gagné son pari, faire d’Apple un groupe spécialisé dans l’informatique et le numérique. Steve Jobs souligne humblement : «iPod a ranimé la passion, qu’ont pour la musique, des millions de personnes à travers le monde. Nous sommes enchantés d’y avoir contribué

 

Depuis le succès de l’iPod, Apple a révolutionné la téléphonie mobile avec son iPhone et ses diverses déclinaisons et a été un précurseur dans les tablettes numériques avec l’iPad.

Hollywood s’est également emparé de cette success story : deux films sont en préparation, un avec Ashton Kutcher dans le rôle de Steve Jobs et un second dont le scénario sera écrit par Aaron Sorkin, scénariste du film sur Facebook, The Social Network.

Si la mort de Steve Jobs le 5 octobre 2011 semble avoir stoppé la frénésie créatrice d’Apple qui peine à se renouveler, l’annonce, en juin 2013, de la mise en ligne d’une nouvelle plate-forme iRadio, prévue pour concurrencer Deezer et Spotify, apporte un second souffle au géant californien.

 

Vidéo : Quand Microsoft se moque de Samsung et d’Apple dans une pub

 Apple lance iTunes Radio pour concurrencer Deezer et Spotify

L’App Store franchit les 50 milliards de téléchargements

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités