On l'appelle Heterocephalus Glaber en latin, ou rat-taupe nu en français. Depuis longtemps, ce rongeur méconnu intrigue les chercheurs. Il peut vivre jusqu'à trente ans et ne contracte pas de cancer. Des scientifiques américains auraient identifié les premières clés de son secret.
Le rat-taupe nu aidera t-il les chercheurs à traiter un jour le cancer ? Les récentes découvertes de deux chercheurs de l'université de Rochester, Andrei Seluanov et Vera Gorbunova, publiées mercredi dans la prestigieuse revue Nature, pourraient le laisser espérer.
Les deux scientifiques se sont en effet penché sur cet animal atypique, qui passe le plus clair de son temps sous terre dans les régions arides du Kenya, de l'Éthiopie, de la Somalie et de l'Érythrée, et qui surtout ne développe jamais de cancer. Des expériences antérieures ont même montré qu'ils demeurent indemnes, même lorsqu'on leur injecte volontairement des cellules tumorales.
Selon les chercheurs, une des explications de cette étonnante immunité serait la présence à forte de dose d'acide hyaluronique à haut poids moléculaire dans les tissus de ces rongeurs. En éliminant cette substance, il se sont aperçus que les rats-taupes nus deviennent vulnérables au cancer.
Autre avancée intéressante de cette étude, l'identification du gène responsable de la synthèse de l'acide hyaluronique à haut poids moléculaire. Ce gène, baptisé HAS2, présente des caractéristiques différentes de ces homologues identifiés dans d'autres espèces animales, ce qui pourrait expliquer les caractéristiques particulières du rat-taupe nu.
Il reste encore du chemin avant d'identifier des applications possibles pour traiter des cancers chez l'homme, mais les possibilités pourraient être vastes.
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