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Conduire une voiture avec un iPad, c'est pour bientôt

En inclinant l'iPad à droite ou à gauche, on fait tourner la voiture sans toucher au volant. [Mattis Meichler]

S’il y a peu de chances de voir un jour des voitures volantes envahir les rues de nos villes, on devrait en revanche croiser bientôt des véhicules roulant sans conducteur.

La possibilité de conduire avec un smartphone ou une tablette fait partie des nombreuses innovations développées dans les laboratoires franciliens du français Valeo, l’un des leaders mondiaux de la fourniture d’équipements pour les constructeurs. Dans les hangars d'une zone industrielle de Bobigny se joue ainsi une partie de l'avenir de l'automobile.

"Quand on parle de high-tech, on ne pense pas aux voitures, encore assimilées à de la pure mécanique, déplore Guillaume Devauchelle, directeur recherche et développement de Valeo. Pourtant, les technologies que nous développons n'ont rien à envier au dernier smartphone à la mode". Petit tour d'horizon de ce que l'on verra bientôt sur les routes. 

 

Des véhicules dirigeables à distance

L’une des innovations les plus spectaculaires est donc la conduite à distance, via un smartphone ou un iPad. La voiture est reliée à un logiciel qui permet, via une application dédiée, de prendre les commandes en utilisant le gyroscope de la tablette. Une option qui pourrait s’avérer très pratique lorsqu’il pleut, par exemple. Tout en restant à l’abri, on pourra ainsi faire sortir sa voiture du parking pour la garer devant soi.

Valeo a également développé un système grâce auquel la voiture est capable de faire le tour du parking toute seule, de repérer une place et de s'y garer. Une prouesse rendue possible par des capteurs à ultra-sons placés à l’avant et à l’arrière du véhicule. Ces derniers équipent déjà certaines voitures, permettant par exemple de faire des créneaux automatiques.

 

 

Une sécurité améliorée

Dès 2014, les notes attribuées par Euro NCAP, qui servent de référence en termes de sécurité automobile, prendront en compte ce qu’on appelle la « sécurité active ». Alors que la « sécurité passive » correspond à tout ce qui concerne les chocs encaissés lors d’un accident, la sécurité dite « active » consiste à anticiper et à limiter les collisions dans la seconde qui les précède.

Valeo a ainsi développé le freinage automatique. Grâce à une caméra placée à la hauteur du rétroviseur, elle-même reliée à un GPS et à un logiciel dédié, la voiture est capable de piler devant un obstacle placé sur sa route sans l’intervention du conducteur.

Pour y parvenir, elle dispose d’une base de données d’images qui lui permet de reconnaître, par exemple, la silhouette d’un enfant et de calculer la distance qui l’en sépare. Elle est même capable de prendre en compte le fait que l’un des passagers n’a pas sa ceinture, freinant alors de manière moins brusque pour éviter qu’il ne soit projeté vers l’avant.    

 

La démo du constructeur (2)

 

Une consommation réduite

Valeo mise sur les véhicules hybrides, privilégiant l'électrique dans les villes et le carburant sur les longues distances. Mais d'autres améliorations techniques contribuent indirectement à réduire la consommation.

La généralisation en cours des ampoules LED dans les phares des voitures permet ainsi d' importantes économies.

La généralisation de caméras embarquées devrait elle aussi contribuer à alléger la facture énergétique. «La voiture pourra reconnaître un feu rouge et réagir en éteignant le moteur, explique Guillaume Devauchelle. Et si tous les véhicules sont équipés, elles garderont automatiquement un mètre de distance entre elles afin de former un attelage, ce qui aura pour conséquence de réduire les embouteillages, dans lesquels les véhicules consomment beaucoup de carburant».

 

Réalité augmentée sur les pare-brise

Valeo travaille sur de nouvelles générations de pare-brise qui rapprocheront l'habitacle des véhicules au cockpit d'un avion de chasse. Ils vont se transformer en véritables tableaux de bord, capables d’afficher toutes sortes d’informations destinées à faciliter la conduite.

L’une des pistes consiste ainsi à afficher en surbrillance les piétons placés sur la trajectoire du véhicule, afin d’améliorer la visibilité du conducteur et donc de limiter davantage les risques d’accident. «L’amélioration de la sécurité des ‘vulnérables‘ – piétons, deux-roues, etc. – constitue désormais une priorité », explique Guillaume Devauchelle.

 

Vers des voitures sans conducteur ?

Techniquement possible, la conduite entièrement automatisée a toutefois peu de chances de se généraliser.  «Le tout automatique fait peur, estime Guillaume Devauchelle. En automobile, les permanences sont importantes. On a l’habitude de tenir la main sur le volant. On pourrait par exemple accélérer avec un simple bouton, mais on a volontairement gardé la pédale pour que l’utilisateur puisse garder la sensation mécanique de l’accélération ».

L’équipementier a ainsi fait le choix d’une automatisation partielle des véhicules. Dans un embouteillage, par exemple, le mode entièrement automatique sera de rigueur, alors qu’en ville l’automatique restera partiel. Sur une petite route de campagne, en revanche, le conducteur reprendra la main. 

 

La démo du constructeur (2)

 

 

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