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T.J. Shorts, meneur du Paris Basketball :«Nous allons tout faire pour gagner l’EuroCoupe»

T.J. Shorts contribue largement aux bons résultats du Paris Basketball, devenant même une référence et un joueur respecté en Europe. T.J. Shorts contribue largement aux bons résultats du Paris Basketball, devenant même une référence et un joueur respecté en Europe. [©Flavien Portat]

Arrivé cet été au Paris Basketball, T.J. Shorts (26 ans) contribue largement au succès du club de la capitale, qui joue, ce mardi soir, son premier match contre les London Lions en demi-finale de l’EuroCup.

Le Paris Basketball est sur une série de 13 victoires consécutives toutes compétitions confondues. Comment le vivez-vous ?

Notre dynamique collective est exceptionnelle. Nous nous sentons bien, nous gagnons chaque jour en confiance, que ce soit en ce qui concerne notre jeu, mais aussi vis-à-vis des défis que nous allons avoir à affronter prochainement, notamment en EuroCoupe. Nous allons continuer, la demi-finale contre Londres est dans notre tête, tout comme notre volonté de nous battre en championnat pour la deuxième place.

Quel regard portez-vous justement sur l’EuroCoupe, dont vous vous apprêtez à jouer les demi-finales ?

Le calendrier est très compliqué. Le fait de jouer 18 matchs de coupe, en plus de ceux en championnat, rend notre expérience encore plus chargée. Mais vous pouvez demander à n’importe quel joueur, il préfèrera toujours jouer le plus de matchs possibles. C’est mon cas. Je savais que ce serait dur, mais nous avons rapidement trouvé la cohésion nécessaire pour vivre ce moment ensemble et ça s’est vu car nous avons fini avec un bilan de 17 victoires pour 1 défaite. C’est une compétition importante pour nous, on la respecte et on va clairement tout faire pour la remporter.

Cette victoire en Leaders Cup, le premier trophée du club, a-t-elle boosté ce surplus de motivation ?

Totalement. Nous avons eu la chance de remporter un trophée en milieu de saison, c’est incroyable. Quand tu goûtes à cette sensation, que tu soulèves ce trophée, que tu le célèbres avec tes coéquipiers, tes fans, cela ne te donne qu’une envie, c’est de revivre ces moments encore et encore. Nous avons faim de victoires, que ce soit en EuroCoupe, mais aussi en championnat.

De ce groupe émane un réel esprit de compétition, comme une volonté de ne jamais rien lâcher…

Absolument, il suffit d’ailleurs de voir le recrutement. Le coach Tuomas Iisalo s’est entouré des bons joueurs, qui veulent gagner et qui l’ont déjà fait, notamment ceux de Bonn, dont je fais partie, l’année dernière. Nous n’avons qu’un objectif : gagner le plus de matchs possibles. Nous avons la culture de la victoire et cela commence par relier le «groupe» arrivé de Bonn cet été avec les autres et faire en sorte que ça marche pour aller le plus loin possible.

Et cela marche selon vous ?

Nous sommes très soudés. Les meilleures équipes sont celles qui vivent bien ensemble, qui se voient en dehors du terrain, en ville, pour déjeuner, comme ici au Courtyard by Marriott (lieu de l’interview, ndlr), visiter… Notre groupe s’entend merveilleusement bien, il y a de la complicité, nous avons tous une poignée de main différentes avant le match, ce sont des petites choses qui procurent de grands effets. J’ai confiance en mes coéquipiers, je sais où les trouver sur le terrain, je sais qu’ils seront là pour moi.

Qu’avez-vous pensé des «blagues» autour du «ParisBasketBonn», l'été dernier ?

Les gens aiment parler. J’ai vu les tweets, les articles. Beaucoup pensaient que Paris ne faisait que copier ce qui avait marché à Bonn (Allemagne). Maintenant que les résultats sont là, ils ne se font plus entendre. Tuomas Iisalo savait cela, il s’est donné les moyens de les faire taire et aujourd’hui nous sommes qu’à deux victoires d’une finale d’EuroCoupe et pour cela je ne peux que l’applaudir. Il a eu le courage d’assumer et ses choix et je suis fier de l’accompagner dans cette aventure.

Vous semblez avoir un grand respect pour votre coach…

Il a tout traversé, de la lutte pour le maintien aux grandes victoires en championnat et en Europe. Il se donne des moyens et fera tout ce qui est en son possible pour t’amener au sommet. Compte tenu de notre calendrier, cela pourrait être facile de lâcher à certains moments, lui jamais. C’est un homme exigeant. Même quand tu gagnes largement, il veut que tout soit parfait. Pour moi, c’est la bonne façon de faire, les résultats sont visibles.

L’atmosphère d’une ville comme Paris vous aide-t-elle à bonifier cette volonté de créer ce groupe dont vous parlez ?

Énormément. Paris est une ville exceptionnelle pour sortir du basket et devenir des «gens normaux» (rires, ndlr). C’est important et bénéfique d’avoir ce juste-milieu entre le sportif, le culturel et la détente.

Cette saison, Paris a gagné, mais a aussi quitté la Halle Georges Carpentier pour l’Adidas Arena. Quel est votre ressenti sur cet autre moment historique pour le Paris Basketball ?

Dès que je suis arrivé, je savais que c’était un jeune club qui avait des grandes ambitions. L’Adidas Arena en était une. Nous sommes en train de laisser notre empreinte dans l’histoire du Paris Basketball. Ce club se donne les moyens de réussir, il y a juste à voir cette salle, elle est incroyable. Nous allons vivre des moments inoubliables dedans, je l’espère et je ferai tout pour inscrire mon nom dans l’héritable du Paris Basketball.

Vous avez été MVP de la Basketball Champions League l’an dernier, vous êtes pressenti pour l'être en EuroCoupe cette année, comment vivez-vous cette saison d’un point de vue plus personnel ?

Je me sens très bien. Entendre les supporters chanter «MVP» quand je suis sur la ligne des lancers me remplit de joie et me motive. Je suis très reconnaissant envers ceux qui me supportent, m’accompagnent. Ce sont des moments que j’ai toujours rêvé de vivre, déjà petit étant enfant, en regardant les grands joueurs NBA. Un jour tu te dis : «Je veux être celui qui reçoit ces chants». Et le fait qu’un jour tu deviennes cette personne, c’est une sensation magique. Mais je tiens à donner du crédit à mes coéquipiers et mes coachs aussi. Si Tuomas Iisalo ne m’avait pas fait confiance, rien de cela n’aurait été possible. C’est pareil pour mes coéquipiers qui me font confiance pour mener le jeu, pour contrôler le rythme. Si je pouvais écrire «équipe» sur le trophée, je le ferais.

La religion et la foi sont très importants dans votre vie. Comment vous accompagnent-elles au quotidien ?

C’est la chose la plus importante pour moi. Dans les moments difficiles, tu sais que tu peux te rattacher à cette croyance que j’ai en Dieu. Je suis ici pour une raison, je sais que je suis ici pour accomplir quelque chose de bien plus important que «simplement» jouer au basket. Je prie beaucoup, seul, mais aussi avec mon père, ma mère, mes proches. C’est important pour moi de croire et surtout de remercier pour ce que j’ai.

Avec ce calendrier si chargé, avez-vous le temps de profiter de votre famille ?

Je parle à ma mère tous les jours, elle est tout pour moi. Elle fait toujours en sorte de m’envoyer un message avant que je rentre sur le parquet. Ma famille a une place centrale dans ma vie. Elle vit en Californie, mais elle se réveille la nuit pour regarder les matchs. J’ai eu la chance de profiter des fêtes de fin d’année avec mes parents, ma sœur, et ma copine, qui est extrêmement présente pour moi ici. C’était la première fois depuis des années, probablement depuis le lycée. Faire en sorte qu’ils puissent venir le plus souvent possible et leur faire découvrir l’Europe est important pour moi. Beaucoup d’Américains ne réalisent pas ce que l’on peut faire ici avant d’y venir.

Comment analysez-vous le niveau du basket français ?

Ce championnat fait partie des meilleurs en Europe, c’est une certitude. Je n’ai joué qu’en Allemagne et en Lettonie, mais je regarde beaucoup de basket, j’ai des amis en Espagne, en Italie, en Turquie, je comprends comment le basket européen fonctionne et je place la France dans le haut du panier. Chaque match est difficile, même quand tu joues contre une équipe de bas de tableau c’est compliqué. Tu ne peux jamais souffler ici. Le jeu est athlétique, mais pas seulement, il y a tellement de talent aussi. A titre de comparaison avec l’Allemagne, les infrastructures ici sont peut-être parfois moins développées, mais sportivement cela n’a rien à voir.

Pouvez-vous parler un peu de Nadir Hifi, qui est aussi considéré comme un phénomène du basket français ?

Il est spécial. Les gens ne se rendent pas compte le temps qu’il passe à travailler. Il n’a que 21 ans et apporte déjà tellement dans le jeu. Alors oui, au début, il a eu du mal à s’adapter à ce nouveau système, ce qui est parfaitement normal, mais il ne lâche jamais. Nadir a cette mentalité d’aller le plus loin possible. Il cherche toujours à apprendre, progresser, c’est très stimulant d’avoir un coéquipier comme lui. Je n’arrive pas m’y faire quand je me redis son âge. J’étais bien loin de ce niveau à 21 ans.

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