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Open d'Australie : après une première victoire en qualification, la sensation du tennis français et de YouTube Jules Marie continue de rêver plus grand sur le circuit

Jules Marie a obtenu son meilleur classement en carrière, avec une 222e place à l'ATP. Jules Marie a obtenu son meilleur classement en carrière, avec une 222e place à l'ATP. [Icon Sport]

À 32 ans, Jules Marie a réussi à décrocher sa première victoire en Grand Chelem, lors des qualifications à l'Open d'Australie. Sa particularité ? Il a plus de 100.000 abonnés sur YouTube, qui suivent ses aventures sur le circuit.

Son nom ne dit peut-être rien au grand public, mais Jules Marie est rapidement devenu l’un des joueurs à suivre sur le circuit français. À 32 ans, le Caennais s’est offert un succès de prestige au 1er tour des qualifications de l’Open d’Australie en s’imposant face à son compatriote Benoît Paire (7-6, 6-4) mardi 9 janvier, avant de s’incliner deux jours plus tard face au Suisse Alexander Ritschard (7-6, 3-6, 2-6). 

Malgré cette défaite forcément difficile à avaler sur le coup, Jules Marie ne cache pas sa satisfaction. «Un premier tour en Grand Chelem passé, c’est vraiment top, je suis fier de moi», a-t-il confié à CNEWS, au lendemain de son élimination. «J’avais participé à Roland-Garros en 2014 et 2015 grâce à des invitations avec la Fédération Française de Tennis. Là, c'était le premier Grand Chelem où je rentrais avec mon classement, par moi-même, donc c'était déjà une fierté», ajoute-t-il. 

L'Open d'Australie, une qualification miraculée

Une fierté d’autant plus grande que le tennisman français a décroché son billet pour les qualifications de l’Open d’Australie de justesse. «Il me manquait peu de points ATP et finalement, ça a été les points les plus difficiles à avoir. Après l'Open de Vendée (en octobre, ndlr), j'allais refaire quelques Futures (troisième échelon du tennis mondial, ndlr), j’avais 6 ou 7 tournois à 25.000 dollars de prévus et puis la blessure est arrivée», explique-t-il. Une blessure survenue à Mouilleron-le-Captif en octobre, qui a coupé le Caennais dans son élan, lui donnant une faible marge de manœuvre à son retour sur les courts en novembre. 

«Il me restait 4 tournois : je sors au premier tour du premier tournoi en ayant une balle de match, ça se passe très mal. Il ne me reste donc que 3 tournois et je dois aller en finale à chaque fois pour me qualifier et c’est ce que je fais : deux finales et vainqueur au Koweït pour me qualifier directement dans le tableau des qualifications de l’Open d'Australie», raconte-t-il. 

Mais avant cette semaine dont il rêvait depuis tant d’années, le 27e joueur français s'était longtemps heurté à la dure réalité du circuit : en 2015, il avait mis sa carrière professionnelle en pause, à l'âge de 23 ans. Après plusieurs années passées entre les circuits nationaux des grands tournois organisés par la FFT et les entraînements donnés à Montrouge, le Caennais a eu un déclic en remportant chez lui l’Open de Caen en décembre 2021, triomphant successivement de Lucas Pouille, David Goffin et Ugo Humbert en finale.

Une chaîne YouTube créée lors du confinement

Un succès de prestige survenu plus d’un an et demi après la création de sa chaîne YouTube en compagnie de son jumeau, Arthur, entraîneur de tennis à Paris et qui souhaitait poursuivre le coaching à distance malgré le confinement. 

«Il s'est mis au défi de faire une vidéo par jour pendant 30 jours. J'ai fait des vidéos aussi avec lui, puis au fur et à mesure, j’étais tout seul et on s'est demandé comment on pouvait avoir du contenu régulièrement. Vu que je jouais tous les week-ends, on s'est dit : ‘Pourquoi ne pas documenter ma vie sur le circuit français ?’. Et c’est ce qu’on a fait», raconte-t-il. 

Une idée qui s'est prolongée sur le long terme, avec du matériel, une équipe dédiée, et même l’arrivée de sponsors grâce à ses performances et quelques cartons sur YouTube, attirant de nouveaux abonnés. «Il y a eu deux tremplins : les entraînements à Roland-Garros, quand j’ai joué avec Novak Djokovic, et une autre vidéo, quand j'étais en tournoi à Montrouge avec César, un jeune joueur. Mais aussi celle à l’Open de Caen, que j’ai gagné», nous confie-t-il.

Avec désormais 100.000 abonnés sur YouTube, une première victoire en Grand Chelem et un nouveau meilleur classement en carrière (222e), Jules Marie sait qu’il a passé un cap sur deux plans. Une double casquette qu’il accepte volontiers, mais avec une petite nuance.

«Je suis joueur de tennis et créateur de contenu, mais je suis évidemment joueur de tennis en premier. Je ne le prends pas mal du tout d’être appelé 'le Youtubeur'. Je ne suis pas Youtubeur, parce que quand je dis ce terme, je pense à Squeezie ou des personnes comme ça. Je crée du contenu sur la plate-forme YouTube, mais évidemment que je suis joueur : c’est le documentaire de ma vie sur YouTube et Instagram», explique-t-il.  

Pour ses prochaines vidéos sur deux rencontres disputées à l’Open d’Australie, les «Breakers», surnom donné aux membres de sa communauté qui assistent parfois à ses rencontres, vont devoir s’attendre à du changement sur le format de vidéo.

«On va avoir le droit d'utiliser une minute de leurs images, ce qui ne correspond à rien : 4 points. Ce n'est pas top, c'est sûr. Après, on a le droit de filmer environ 10 minutes de tout le stade, les coulisses, les vestiaires … En gros, il y aura une minute de match, dix minutes de coulisses du stade et cinq à dix minutes de ce qu’on fait le soir, ou pas», explique Jules Marie. 

Objectif Roland-Garros pour Jules Marie

En attendant la publication de ce qui sera l’une des vidéos les plus attendues de sa chaîne YouTube, le Français, reparti de Melbourne avec les 26.000 dollars empochés grâce à son succès face à Benoît Paire, aborde la saison 2024 la raquette entre les dents, avec un objectif majeur en tête : Roland-Garros. 

«Il va falloir être stratégiquement bon pour la programmation pour essayer de faire Roland-Garros. Il me reste 50 points ATP à défendre, donc c’est en gros gagner deux tournois à 25.000 dollars ou d’une autre manière, comme passer deux tours en Challenger (deuxième division du tennis mondial, ndlr) à trois reprises. Roland-Garros, c’est la prochaine étape. L’objectif, c’est d'être top 200 et de faire les qualifications de Roland-Garros. J'ai trop hâte et je vais me battre à fond pour ça», nous a-t-il confié.

Une saison 2024 qui s'annonce encore plus palpitante pour l'un des phénomènes du tennis français.

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