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Doriane Pin : «piloter aux 24 Heures du Mans est énorme !»

A quelques jours de l'épreuve des 6 heures de Portimao au Portugal ce dimanche 16 avril, CNEWS a pu interviewer celle que l'on surnomme «pocket rocket». [[© FIA WEC/PREMA]]

C'est un petit bout de femme qui a tout d'une championne. Âgée de seulement 19 ans, Doriane Pin porte les couleurs de l'écurie Prema au championnat du monde d'endurance (WEC). 2023 marque assurément un tournant dans sa jeune carrière, avec en ligne de mire cette année une première participation aux mythiques 24 Heures du Mans qui fêteront leur 100 ans.

En s'affichant sur la troisième marche du podium lors des 1.000 miles de Sebring, aux côtés de ses coéquipiers Mirko Bortolotti et Daniil Kvyat, Doriane Pin a prouvé dès son premier week-end de participation au FIA WEC 2023 qu'elle avait toute sa place dans la catégorie LMP2. A quelques jours de l'épreuve des 6 heures de Portimao au Portugal ce dimanche 16 avril, CNEWS a pu interviewer celle que l'on surnomme «pocket rocket». Au sein de la team Prema, elle entend démontrer tout son talent.

A seulement 19 ans, vous êtes lancée dans une carrière professionnelle qui démarre de manière impressionnante. Comment avez-vous vécu le fait d’obtenir une place en LMP2 au sein du WEC ?

Doriane Pin : C'est une chose incroyable. J'ai intégré l'équipe Iron Dames en 2021 et depuis nous réalisons de très belles choses ensemble. Puis, le WEC m'a invité au rookie test en LMP2 à Bahreïn. Quelques temps après, ils m'ont annoncé que j'allais faire partie de la line-up pour 2023, je vivais l'objectif que je m'étais fixé. J'ai tellement travaillé pour en arriver-là. Surtout, j'intègre une bonne équipe avec deux coéquipiers qui ont beaucoup d'expérience. J'apprends énormément.

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© WEC/PREMA

Vous vous êtes illustrée d'emblée aux 1.000 Miles de Sebring le 17 mars dernier, première course du WEC cette année, en montant sur la troisième marche du podium LMP2 avec vos coéquipiers. Que retenez-vous de cet instant ?

C'était un rêve. J’avais du mal à croire que j’allais partir aux Etats-Unis pour faire ma première course en LMP2. Quand j'ai vu la voiture dans le box et l'équipe en place, c'était émouvant. Nous avons eu le prologue la semaine d’avant, ce qui m'a permis de découvrir le tracé de Sebring. Nous avions une très bonne voiture, je me suis régalée pendant les deux heures que j'ai faites dans la voiture. C'était intense et nous nous sommes bagarrés pour plusieurs places, mais nous avons su revenir aux avant-postes. Sebring est une piste avec énormément de bosses, la voiture est assez haute de ce fait et il s'agit d'une course très différente du reste de l’année. Je peux vous dire que la dernière heure a été longue.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’approche des 6 Heures de Portimao ? Quelles sont les principales difficultés de ce circuit du WEC ?

Il s'agit d'une piste complètement différente de Sebring, on y tourne beaucoup, il y a du dénivelé avec certains virages en aveugle. J’adore ce circuit. La difficulté principale c’est le trafic. Comme, ça tourne beaucoup, il y a peu de ligne droite à part celle du départ. Comme les voitures LMP2 et les Hypercars sont les plus rapides, nous allons devoir gérer le trafic avec les GT.

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© WEC/PREMA

Quelles qualités faut-il réunir lorsqu’on est pilote dans le championnat du monde d’endurance ?

Forcément être une personne stable. Les week-ends sont hyper éprouvants et courts, car on commence le vendredi pour finir le dimanche. Il faut savoir gérer son temps et être bien physiquement, car nous faisons des courses où nous nous relayons sur 6; 12 à 24 heures. C'est intense, notamment dans une LMP2 où il y a beaucoup plus de G à encaisser que dans une GT.

Il y a aussi un événement de taille cette année, les 100 ans des 24 Heures du Mans. Que représente cette course pour vous ?

Le Mans est l'une des courses les plus légendaires au monde. C’est énorme et c'est aussi ma première participation à cette course. Je suis d'ailleurs très contente de prendre part à cette édition des 100 ans. Toutefois, je n'y vois pas une pression supplémentaire. Une course de 24 heures, c’est toujours différent, parce que c’est long et tout peut se passer. Tout doit être en place avec l'équipe. Il s'agit aussi de la course la plus importante du championnat d'endurance, car on y gagne plus de point.

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© WEC/PREMA

La place des femmes semble désormais mieux perçue dans la compétition automobile et c’est une très bonne nouvelle. Mais y a-t-il selon vous encore un manque de reconnaissance ?

D'énormes progrès ont été faits ces dernières années. Il y a d'abord des programmes que la FIA met en place, avec la Commission Women in motorsport, mais aussi les projets comme Iron Dames, dont je fais partie. On donne ainsi plus de chance aux femmes de réussir dans ce milieu. Au-delà de ces actions, je rappelle aussi que les résultats sont-là et nous prouvons que nous avons notre place dans ce sport mixte.

Vous avez une carrière inspirante pour de nombreuses jeunes femmes et filles qui voudraient faire carrière dans ce sport. Est-ce un rôle que vous souhaitez aussi porter ?

C'est un rôle que j'apprécie vraiment. Je suis contente d'inspirer et de donner envie aux filles de se lancer dans ce sport, qui est incroyable. Je suis sollicitée sur les réseaux sociaux. Une petite fille m'a vue et s'est lancée dans le championnat de France de mini-kart. Il faut être concentré et investi dans ce milieu, savoir analyser ce qu'on fait au volant, tout en sachant partager avec les gens qui vous entourent. Ce dernier point est important, pour pouvoir faire des rencontres déterminantes pour son avenir.

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