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Loïc Duval (Peugeot 9X8) : «Il y a une excitation assez générale autour du WEC cette année»

Engagé au sein de l'écurie Peugeot TotalEnergies, Loïc Duval pilote la 9X8 n°94 qu'il partage avec Gustavo Menezes et Nico Müller. [© WEC-prologue-Peugeot TotalEnergies]

Le WEC, championnat du monde d'endurance, reprend ce week-end à Sebring (Etats-Unis). Un événement cette année qui sera ponctué par les 100 ans des 24 Heures du Mans en juin prochain. Parmi les pilotes français lancés dans la course WEC, Loïc Duval s'engage sur les Peugeot 9X8. CNEWS a pu l'interroger à quelques heures du départ.

WEC, trois lettres pour World Endurance Championship, et qui devraient briller plus que jamais cette saison tant cette compétition entre dans une nouvelle ère en 2023. Jugez plutôt du plateau : Ferrari, Porsche, Cadillac, Toyota, Peugeot, Vanwall et Glickenhaus sont engagés dans la catégorie des hypercars. De grands noms, dont certains font leur retour en piste et qui augurent surtout des duels serrés dès les premiers miles de la célèbre course de Sebring en Floride.

Une épreuve-test également pour les écuries engagées dans le FIA WEC, comme l'explique Loïc Duval. Au sein de l'écurie Peugeot TotalEnergies, le Français pilote la 9X8 n°94 qu'il partage avec Gustavo Menezes et Nico Müller, avec un départ pour la course prévu ce vendredi 17 mars à 17h (heure française). Le pilote de 40 ans, déjà double vainqueur des 12 Heures de Sebring, comptera sur son expérience pour faire la différence.

En quoi cette reprise du WEC représente-t-elle un défi cette année ?

Il s'agit de la première course d'une nouvelle ère sport proto, avec de nouvelles hypercars notamment et tous ces constructeurs qui reviennent en endurance. Il y a donc une excitation assez générale avec ce magnifique plateau de voitures, de pilotes et d'équipes. L'objectif pour nous, c'est de performer au mieux. Peugeot a une belle histoire avec l'endurance. Mais pour cette reprise, il y a aussi la référence Toyota [Vainqueur l'an passé], qui sera dur à battre. Mais notre objectif, en tant qu'outsider, est de se rapprocher des performances des meilleurs et à terme, durant la saison, d'essayer de jouer très régulièrement des podiums, voire des victoires.

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© 2023 WEC Prologue Peugeot TotalEnergies

Vous avez pratiqué Sebring et y avez même gagné. Comment percevez-vous ce circuit ?

Il s'agit d'un circuit très compliqué. Il est excessivement bosselé. On roule aussi avec des températures qui sont très élevées puisqu'on est en Floride, avec aussi pas mal d'humidité. Pour les machines et pour les hommes, cela reste donc un circuit très compliqué. De toutes les équipes présentes, nous sommes celle qui a le moins de feedback sur ce tracé. Porsche est venu récemment ici. Toyota a été dans le championnat ces dernières années donc ils ont pas mal de données. Ferrari y a fait beaucoup d'essais durant l'hiver, tandis que l'américain Cadillac connait très bien.

Avec la 9X8, dès notre arrivée, on a découvert les bosses qu'on ne rencontrait pas forcément sur les circuits européens. Cela nous a pas mal perturbés lors des essais de pré-saison. Mais il s'agit aussi d'une très bonne découverte pour nous, parce que ça nous permet de travailler sur des soucis potentiels qu'on pourrait rencontrer sur la saison complète, comme par exemple sur l'amortissement, mais aussi et surtout sur l'aérodynamisme. L'aéro est en effet perturbé sur ce circuit, car les bosses affectent cela. Il s'agit d'un circuit très compliqué, on l'apprend jour après jour et on travaille énormément pour faire de gros pas en avant.

12 heures à Sebring correspondent bien facilement à 24 heures au Mans

Comment sentez-vous la voiture en ce début de saison ?

Niveau fiabilité, nous avons fait des progrès par rapport à l'an passé. Je pense que nous avons encore certaines choses à gérer et à assimiler d'ici à la grande course de l'année que sont les 24 Heures du Mans. Mais nous avons clairement fait d'énormes progrès par rapport à 2022. Un circuit comme Sebring nous met aussi dans des situations nouvelles. On a en effet rencontré des problèmes inédits car c'est un circuit tellement atypique. Pour la mécanique, 12 heures de courses à Sebring correspondent bien facilement à 24 heures au Mans et on espère que tout va fonctionner correctement.

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© 2023 WEC Prologue Peugeot TotalEnergies

Comment vous situez-vous par rapport à vos rivaux ?

Je pense qu'aujourd'hui on se situe au niveau de Porsche sur le plan des performances. Devant nous, il y a clairement Toyota, qui est la référence. Je pense que Ferrari, qui a beaucoup testé ici à Sebring, sera efficace. Et les Cadillac seront un peu à la maison. Je pense que sur les circuits européens, cela va sans doute redistribuer les cartes, puisque nous avons pu tester régulièrement sur ces circuits cet hiver. Sur le papier, ils correspondent un peu plus à notre voiture.

Pour nous pilotes, les 24 Heures du Mans, c'est un peu comme une finale de coupe du monde

Cette année se sont aussi les 100 ans des 24 Heures du Mans. Que représente cette course sur le plan personnel ?

Cela va correspondre avec les 10 ans de ma victoire au Mans [il avait remporté la course avec Audi en 2013 et également remporté le championnat du monde la même année, ndlr]. En tant que Français, avoir la chance d'être au Mans avec un constructeur tricolore comme Peugeot, qui a aussi une très belle histoire avec cette course, c'est quelque chose d'assez magique. Bien sûr, l'objectif est de gagner, ce serait magnifique surtout pour les 100 ans, car ce sera un beau spectacle.

Au sein de toute l'équipe, il y a, je pense, une certaine pression, car c'est un anniversaire important et personne ne veut passer au travers. Mais je crois qu'il faut aussi prendre conscience de la chance que l'on aura d'être tous réunis sur ce magnifique tracé pour un anniversaire qui s'annonce assez mémorable. Les 24 Heures du Mans, pour nous pilotes, c'est un peu comme une finale de coupe du monde. C'est une fois par an et si on perd, il faut attendre l'année suivante. Toutefois pour moi, il n'y a pas plus de pression que pour une autre édition du Mans.

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