Ancien capitaine de l'équipe de rugby du pays de Galles, Ryan Jones, a annoncé être atteint de démence précoce, à 41 ans, dans un entretien au Times, samedi.
Ryan Jones, ancien capitaine gallois, a confié au Times être atteint de démence précoce. A la retraite, l’ancien troisième ligne centre est âgé de 41 ans.
Le diagnostic lui a été donné en décembre par des médecins qui lui ont précisé que cette démence précoce était probablement liée à une encéphalopathie traumatique chronique (CTE), une maladie neurodégénérative causée par la répétition de chocs à la tête.
«J'ai l'impression que mon monde est en train de s'écrouler. Et je suis vraiment effrayé, a confié Ryan Jones (75 sélections, dont 33 comme capitaine). J'ai vécu quinze ans de ma vie comme un super-héros, mais je n'en suis pas un. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Je suis le produit d'un environnement où tout tourne autour d'être fonctionnel et performant. Je ne suis plus capable d'être performant comme je le devrais.»
"I feel like my world is falling apart. And I am really scared"
Having had early-onset dementia diagnosed at the age of 41 after a stellar career, the former Wales captain Ryan Jones talks about his fears for his future @DavidWalshST https://t.co/eX5x1rRRnQ— Times Sport (@TimesSport) July 16, 2022
Les spécialistes consultés lui ont même avoué qu'il était parmi les pires cas qu'ils avaient vus, précise le journal.
«Tout ce que je veux, c'est mener une vie heureuse et normale. Mais ça m'a été enlevé et je ne peux rien faire. Je ne peux pas m'entraîner plus dur, je ne peux pas essayer de rouler l'arbitre, je ne connais pas les règles de ce jeu-là», a poursuivi le joueur qu'on a d'abord cru dépressif.
Il a raconté comment, en dépit de photos de lui avec ses enfants au Pen y Fan, le plus haut sommet du pays de Galles, il n'a aucun souvenir de les y avoir emmenés.
«Que ce soit ma partenaire ou ma famille, ils remarquaient des changements chez moi, détaille-t-il. On m'a diagnostiqué une dépression mais j'ai commencé à me rendre compte que certaines de mes fonctions intellectuelles étaient mauvaises», comme des pertes de mémoires à court terme, une difficulté à trouver ses mots ou des sautes d'humeur.
Le neurologue qui le suit ne s'est pas montré très optimiste en lui expliquant que ses fonctions continueraient probablement de décliner au même rythme que sur les cinq dernières années.
S'il n'a pas parlé de se joindre à la plainte de plusieurs anciens joueurs de rugby contre les instances sportives pour leur action jugée insuffisante sur la question des commotions cérébrales, Jones est très critique sur la situation actuelle.