En direct
A suivre

Prix d'Amérique legend race 2021 : «les méthodes d'entraînement des trotteurs ont beaucoup évolué», explique Franck Ouvrie

Chez lui, dans l’écurie qu’il loue au Domaine de Grosbois, l’entraîneur et driver Franck Ouvrie, deuxième du Prix d’Amérique 2020 avec Davidson du Pont, a accepté avec gentillesse de partager son quotidien à CNEWS.

Avec ses plus de 400 hectares, le Domaine de Grosbois, aux portes de Paris, est un lieu unique en petite couronne…

C’est un endroit incroyable qui nous permet, pendant les quatre mois du meeting d’hiver de Vincennes (durant lesquels se déroulent la majorité des plus prestigieuses courses au trot, dont le Prix d’Amérique Races ZEturf 2021) de bénéficier d’infrastructures professionnelles, dont une clinique vétérinaire ainsi que des pistes de qualité, pour entretenir et entraîner nos chevaux. De plus, même si je suis Nordiste, la plupart des acteurs du monde hippique sont originaires de l’ouest de la France (Normandie, Mayenne, Sarthe). La possibilité de vivre l’hiver à quelques kilomètres de l’hippodrome de Vincennes, nous confère un gain de temps inestimable et nous préserve d’innombrables allers-retours entre Paris et la province.

Quel est votre parcours ?

C’est un peu par hasard, après être tombé sur une petite annonce dans Cheval magazine, que j’ai intégré l’école de drivers de Graignes. A l’époque, j’avais 14 ans et j’hésitais également à m’inscrire en sports-études section athlétisme. J’ai ensuite été apprenti chez Jean-Pierre Dubois avant de devenir professionnel. Depuis une quinzaine d’années, j’ai fait le choix de me lancer, en plus, dans une carrière d’entraîneur. En tout, une vingtaine de chevaux sont placés sous ma responsabilité. C’est une structure moyenne qui me permet d’avoir du temps pour me libérer afin de driver les chevaux d’autres entraîneurs.

A quoi ressemblent vos journées ?

Actuellement, elles sont bien remplies. Nous commençons à soigner à 6h les 14 chevaux que j’entraîne l’hiver à Grosbois. A 7h30, on est en piste pour démarrer l’entraînement. En toute fin de matinée, nous nous mettons en route pour l’hippodrome de Vincennes où la plupart des réunions ont lieu en début et fin d’après-midi. Nous avons établi avec mon équipe un protocole qui consiste à entraîner les chevaux tous les deux jours. Plus l’échéance de la course approche, plus nous intensifions le contenu des séances.

Comment entraîne-t-on un cheval de course ?

Les méthodes ont beaucoup évolué. Auparavant, chaque cheval faisait 3.000m corde à droite puis 3.000m corde à gauche et la séance était terminée. Tout cela a bien changé et nous nous inspirons désormais des méthodes de l’athlétisme avec beaucoup de travail de fractionné sur 750 à 1000m, à un rythme intense, sur des pistes possédant du dénivelé positif.

Parlez-nous de Davidson du Pont…

Depuis le début de ma carrière, je n’ai jamais eu meilleur cheval. C’est Jean-Yves Rayon, pour qui je courais il y a 5 ans et demi, qui me l’a confié un hiver pour l’entraîner. Je l’ai ensuite mené pour ses débuts à La Capelle (2e en mars 2016), puis il a enchaîné les bons résultats. L’année des 4 ans du cheval a coïncidé avec le départ à la retraite de Jean-Yves Rayon. Ce dernier a alors placé Davidson chez Jean-Michel Bazire en lui disant : «si un jour tu ne le drives pas, j’aimerais bien que tu le confies à Franck». C’est comme ça que j’ai terminé deuxième du Grand Prix d’Amérique 2020, Jean-Michel ayant choisi cette année-là d'être au sulky de Belina Josselyn.

Le trot n’est pas une allure naturelle chez le cheval. Est-ce facile de l’inculquer ?

Entre le débourrage et une qualification pour avoir le droit de disputer les courses, il y a environ un an de travail. On procède progressivement en commençant par un travail souple avec le sulky. Certains chevaux s’accommodent facilement de l’attelage, d’autres moins.

Puis, on habitue peu à peu le cheval à accepter les différents artifices dont on dispose (ferrure, enrênement…). Je fais sortir mes poulains au côté d'un cheval plus expérimenté chargé de mettre de l’allure dans le groupe. Depuis la multiplication des croisements franco-américains dans les années 90, la race Trotteur français s’est «stabilisée». On constate désormais que de jeunes chevaux trottent quasiment peu après leur naissance et comprennent avec facilité ce qu’on leur enseigne. C’est le cas des plus grands cracks comme Timoko, Ready Cash, Face Time Bourbon ou encore Billie de Montfort impressionnante de longévité.

A voir aussi

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités