En direct
A suivre

Escalade : quatre plaintes pour agressions sexuelles ont été déposées par des licenciées âgées de 15 et 16 ans

Les victimes, âgées de 15 à 16 ans à l'époque des faits, ont aujourd'hui une vingtaine d'années.[Kazuhiro NOGI / AFP]

Le patinage artistique est-il l'arbre qui cache la forêt ? Après les révélations glaçantes de plusieurs patineuses sur les agressions sexuelles que leur ont fait subir leur entraîneur alors qu'elles étaient encore mineures, le milieu de l'escalade fait parler de lui pour des raisons similaires. Et dans le monde du chausson, comme celui du patin, les prédateurs ne se font pas toujours attraper.

Au total, quatre plaintes ont été déposées par des jeunes licenciées de la Fédération française de la montagne et de l'escalade pour agressions sexuelles et sont instruites par la justice, a révélé RTL vendredi 14 février. Les victimes, âgées de 15 à 16 ans à l'époque des faits, ont aujourd'hui une vingtaine d'années.

Selon la radio, les abus sexuels ont été commis en Nouvelle-Aquitaine, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Bourgogne-Franche-Comté.

La fédération s'est constituée partie civile

Pierre You, président bénévole de la Fédération, a finalement décidé de réagir quelques jours après avoir été sollicité par RTL. «Nous sommes effectivement confrontés à quatre cas, a-t-il confirmé. Nous accompagnons les victimes et nous (nous) constituons partie civile à chaque fois que cela nous est possible».

Il a cependant dénoncé le manque d'information auquel il était confronté. «On n'a pas d'informations sur le moment où c'est traité et si c'est traité, ni quelle décision a été prise par le ministère de la Justice», a-t-il déploré.

Des agresseurs toujours en poste ? 

Les auteurs présumés des agressions n'ont pas tous été exclus de la fédération ou du milieu de l'escalade. D'après RTL, «sur les quatre agresseurs présumés, un seul ne peut pas reprendre de licence». Pour les autres, la situation est qualifiée de «floue», ces individus seraient potentiellement encore actifs dans le milieu du sport. 

«Les faits étaient graves pour un des cas. C'est la justice qui doit œuvrer mais encore une fois, je ne sais pas où elle en est», s'est justifié Pierre You auprès de RTL. 

Un manque d'outils pour les abus sexuels dans le sport

Le patron de la fédération de l'escalade a déploré le manque de dispositif permettant une communication ou un relais d'information entre l'instance qu'il dirige, le ministère de la justice et le ministère de la Jeunesse et des Sports. Selon lui, «aujourd'hui, entre ces trois entités là, il n'y a pas de canaux précis pour faire ces choses-là, ça n'existe pas».

«Comment j'agis avec eux ? Comment je peux leur parler ? Est-ce que je peux leur parler ? Moi je suis pas un psychologue», s'est-il interrogé, regrettant son manque de moyen et de marge de manoeuvre face à ce type de situation. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités