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Affaire Salazar : pourquoi Nike est-il dans la tourmente ?

Après la suspension de quatre ans de son entraîneur maison Alberto Salazar pour infraction aux règlements sur le dopage, l’équipementier américain Nike et son PDG Mark Parker sont désormais menacés par le scandale. Après la suspension de quatre ans de son entraîneur maison Alberto Salazar pour infraction aux règlements sur le dopage, l’équipementier américain Nike et son PDG Mark Parker sont désormais menacés par le scandale. [Newspix / Icon Sport]

La marque à la virgule dans l’œil du cyclone. Après la suspension de quatre ans de son entraîneur maison Alberto Salazar pour infraction aux règlements sur le dopage, l’équipementier américain Nike et son PDG Mark Parker sont désormais menacés par le scandale.

Injections trop importantes d’acides aminés (qui favorisent la combustion des graisses), expériences avec de la testostérone, documents médicaux falsifiés… L’enquête de six ans de l’agence américaine antidopage (USADA) a mis au jour une série de dérapages de l’entraîneur d’athlétisme le plus célèbre du monde. Il est également ressorti de ce rapport que le nom de Mark Parker était en copie de plusieurs courriers électroniques l’informant de l’avancée des recherches d’Alberto Salazar et de son équipe du Nike Oregon Project (NOP).

Dans un courriel daté de 2011, Alberto Salazar explique, notamment au PDG de Nike, avoir injecté pour un test, à l’un des entraîneurs du NOP, un litre d’un mélange d’acides aminés et de dextrose (glucose), une dose nettement supérieure aux règles de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Deux ans plus tôt, dans un autre courrier électronique envoyé à Mark Parker, le Dr Jeffrey Brown, qui collabore au NOP, évoque des expériences menées avec de la testostérone sous forme de gel. En réponse, Parker écrit qu'il «serait intéressant de déterminer la quantité minimale d’hormone masculine requise pour déclencher un test positif».

Officiellement, ces essais répondaient à l’inquiétude de l’entraîneur, alerté d’une possible contamination de ses athlètes à la testostérone par une personne extérieure, qui aurait appliqué le gel à leur insu.

Interrogé par la chaîne allemande ZDF, Travis Tygart, PDG de l’USADA, a été clair : «J’espère que Nike va prendre ça comme un appel à réagir. Ils n’ont plus le droit de trouver d’excuses, ils doivent admettre que des expériences ont été réalisées sur des athlètes en leur nom et dans leur centre d’entraînement, et que c’était simplement mauvais».

«L’histoire de Nike est pleine d’exemples de soutien à des (athlètes) dopés, à des fédérations favorisant le dopage », a posté mardi, sur son compte Twitter, l’ancienne coureuse de fond Lauren Fleshman, sponsorisée par la marque à la virgule durant plus de neuf ans, jusqu’en 2012.

En 2012, Nike avait officiellement soutenu Lance Armstrong immédiatement après la publication d’un rapport accablant de l’USADA visant le coureur cycliste et son équipe, avant de le lâcher quelques jours plus tard. Quatre ans plus tard, l’équipementier avait également maintenu son contrat avec la joueuse professionnelle de tennis Maria Sharapova, suspendue deux ans pour dopage.

Se disant «horrifié» et «choqué», Mark Parker est monté au créneau pour défendre la réputation de la marque et démentir les accusations. «Nike n’a pas pris part à une quelconque initiative destinée à doper systématiquement les athlètes», a-t-il écrit aux salariés du groupe. Et de s’indigner : «Avoir mon nom et celui de Nike liés à ces fausses caractérisations irréfléchies (de l’USADA) est offensant».

«Le Dr. Brown et Alberto m’ont informé de leurs conclusions. Vu que ces expérimentations étaient effectuées sous la supervision d’un médecin, je n’avais aucune raison de penser qu’elles ne respectaient pas les règles», s’est encore défendu Mark Parker, apportant son soutien à Alberto Salazar qui a, selon lui, «agi de bonne foi» et n’a pas violé de règles.

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