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Mondiaux d’athlétisme : Valentin Lavillenie veut se faire un prénom

Valentin Lavillenie réconforte son frère Renaud. [Icon Sport]

Il aura la lourde responsabilité de défendre l’honneur de la famille. Et de la France. Après la désillusion de Renaud, éjecté en qualifications d'un grand championnat en plein air pour la première fois de sa carrière, le cadet Valentin disputera la finale de la perche, mardi aux Mondiaux de Doha.

Samedi, avant même d'évoquer sa propre performance, le Charentais en larmes, ne pensait qu'au frangin, recordman du monde (6,16 m) et champion olympique (2012) réduit à laisser les autres cadors en découdre sans lui pour le gain du seul titre qui manque à son palmarès hors du commun. «Un seul être vous manque et tout est dépeuplé», avait d'aileurs résumé son état d'esprit Valentin Lavillenie. 

Les rôles ont été soudainement inversés alors que la cadet (28 ans) se faisait une joie de partager les émotions d'une finale avec son grand frère (33 ans), comme en 2013 à Moscou. Mais il devra bien s'y faire: il sera le seul tricolore en lice tandis que son aîné sera confiné en tribunes. Une belle revanche sur le sort pour celui qui a subi une grave blessure au pied gauche en mai 2018 et pensait sa carrière terminée. Mais aussi un véritable déchirement.

«Mon cœur balance, a déclaré celui qui a débuté la perche en 2010 dans l'ombre de Renaud. C'est dur à vivre et jamais de ma vie, je n'aurais pensé que ça se passerait comme ça. Je reviens de tellement loin et je lui dois beaucoup. J'ai un pied avec dix vis dedans, je ne peux pas porter de chaussure et les chirurgiens disaient que jamais je ne pourrai ressauter et recourir. Être là, c'est un délire. Passer en finale, c'est ouf!»

Savourer et se lâcher

Le défi semble démesuré pour Valentin Lavillenie, certes auteur cette saison de son record personnel (5,82 m à Monaco) mais qui devra se frotter aux trois «monstres» à plus de 6 m en 2019, le tenant du titre américain Sam Kendricks, le prodige suédois (19 ans) Armand Duplantis, médaillé d'or européen en 2018, et le Polonais Piotr Lisek. Mais sa seule présence en finale est déjà une victoire en soi et le grand frère n'avait qu'un conseil à lui donner après les qualifications: savourer et se lâcher. 

«C'était un de nos objectifs d'aller en finale ensemble mais ce sont des choses qui arrivent, a expliqué Renaud Lavillenie. C'est frustrant et pas facile mais il a une compétition à préparer tranquillement. Je serai là pour lui donner tout ce qu'il faut. Ce sera un moment particulier d'être en tribunes. Il faut maintenant qu'il se détende pour prendre du plaisir.»

Les relations n'ont pas toujours été au beau fixe entre les deux frères mais comme l'a joliment dit Valentin Lavillenie en conférence de presse avant le début de la compétition, en reprenant des paroles du rappeur Moha La squale: «Le passé s'est mal passé mais le passé c'est le passé». 

Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre et avoir Renaud à ses côtés aidera sans doute Valentin Lavillenie à mieux appréhender l'évènement, lui qui n'a connu que deux finales au plus haut niveau, aux Mondiaux 2013 et lors des Championnats d'Europe en salle en 2015 à Prague (6e).

«Je sais qu'il sera à fond pour moi, a-t-il assuré. De toute façon, je n'ai pas le droit de lâcher. Il y a la tristesse de ne pas avoir Renaud avec moi mais je vais tout faire pour mettre des étoiles dans ses yeux comme il en a mis dans les miens. Lavillenie est en finale.»

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