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NBA : Manu Ginobili, un génie du basket prend sa retraite

Manu Ginobili, arrière des Spurs de San Antonio, prend sa retraite à 41 ans, après 23 saisons au plus haut niveau, dont 16 en NBA.

Le joueur argentin quitte les terrains avec un palmarès impressionnant : Champion de l’Euroligue en 2001 (et MVP du tournoi), champion NBA à quatre reprises, un titre de meilleur 6e homme de la ligue (2008), deux sélections au All-Star Game (2005 et 2011), et une médaille d’or aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 (MVP du tournoi). Il est un des huit joueurs de l’histoire de la NBA à avoir remporté quatre titres et une médaille d’or, et le seul joueur international à réussir cet exploit.

Sélectionné assez loin lors de la Draft 1999 - au second tour, avec le 57e choix, soit l'avant-dernière place - par les Spurs de San Antonio, Manu Ginobili n'a fait ses débuts avec l’équipe texane que lors de la saison 2002-2003. Une première année qui se conclura par… un premier titre NBA. Mais ses débuts sous le maillot des Spurs n’ont pas été de tout repos. Son jeu incandescent, avec des passes complètement folles et des tirs en première intention, n’était pas vraiment du goût de Gregg Popovich, l’entraîneur de San Antonio connu pour son exigence extrême dans l’exécution des stratégies sur le terrain. « J’étais tellement têtu. Je voulais le contrôler », explique le coach dans un excellent article de Zach Lowe consacré à Manu Ginobili publié sur ESPN il y a deux ans (article à lire absolument, mais en anglais). « Je ne sais pas si je peux le coacher », se questionnera-t-il auprès de ses assistants.

Mais Manu Ginobili est un artiste du basket, et Popovich se rendra rapidement compte que l’Argentin ne peut être brimé plus longtemps. « Vous réalisez qu’il y a plus de positif que de négatif. C’est un p**** de gagnant. Et j’en suis arrivé à la conclusion que les choses devaient se passer plus à sa façon qu’à la mienne », poursuit-il. Et grand bien lui en a pris. Manu Ginobili a ébloui les fans de la balle orange à chaque fois qu’il était sur les parquets avec sa vista et sa manière unique d’évoluer balle en main. On l’a vu gagner, perdre, crier de joie, pleurer, et même attraper une chauve-souris à une main lors d’un match.

Sa carrière entière est remplie de moments inoubliables. Longtemps considérés comme une équipe ennuyeuse, les Spurs ne l’ont jamais été tant que Manu Ginobili était dans ses rangs. Imprévisible, décisif dans les moments les plus tendus, passeur de génie, toujours en mouvement, compétiteur extrême, le joueur argentin était un problème permanent pour les défenses adverses. «Quand les gens me demandent qui était le joueur le plus difficile à défendre, je réponds Kobe Bryant. C’est ce qu’ils veulent entendre. Mais la vérité est que c’était peut-être Manu », explique Raja Bell, un joueur réputé pour sa défense, notamment au sein des Suns de Phoenix, à ESPN. « Il accélère d’un coup, vous dépasse, puis ralentit pour créer le contact avec vous, et plante un floater complètement dingue. J’ai gagné ma vie en étudiant le jeu offensif de mes adversaires. Je n’ai jamais réussi à cerner Manu », précise-t-il.

La fin d’une ère à San Antonio

Après la retraite de Tim Duncan en 2016, la signature de Tony Parker à Charlotte cet été, et dans une moindre mesure le transfert de Kawhi Leonard – avec Dany Green – aux Raptors de Toronto, le départ de Manu Ginobili marque la fin d’une ère à San Antonio. Gregg Popovich est désormais le seul rescapé d’une équipe qui aura joué les premiers rôles en NBA ces vingt dernières années grâce au trio formé par Timmy, Tony et Manu. Le «Big Three» des Spurs n’est plus.

Désormais, il ne nous reste plus que les souvenirs de cette équipe qui a tutoyé la perfection « basketballistique » lors des NBA Finals 2014 en se débarrassant d’un Heat de Miami emmenés par LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh en cinq matches par la grâce d’un jeu collectif absolument divin exécuté à la perfection. Manu Ginobili était l’étincelle des Spurs, le supplément d’âme qui rendait l’équipe texane exceptionnelle quand toutes les pièces s’emboitaient les unes aux autres.

Alors, sortez les mouchoirs, et versez une larme pour Manu devant cette vidéo. Car nous ne sommes pas près de revoir un joueur comme lui sur les parquets.

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