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Top 14: A l'assaut de l'empire toulonnais

Le président du RC Toulon Mourad Boudjellal tenant le Bouclier de Brennus après la victoire de son équipe face au Castres Olympique en finale du Top 14 au Stade de France, le 31 mai 2014 [Thomas Samson / AFP] Le président du RC Toulon Mourad Boudjellal tenant le Bouclier de Brennus après la victoire de son équipe face au Castres Olympique en finale du Top 14 au Stade de France, le 31 mai 2014 [Thomas Samson / AFP]

Nouveau roi de France et solide empereur d'Europe, Toulon étalonnera dès vendredi son appétit de conquêtes, en ouverture du Top 14 2014-2015 et d'une saison charnière pour les autres baronnies du rugby français, dont les puissances historiques toulousaine et clermontoise.

Après avoir réuni les couronnes continentale et nationale, de quelles ambitions est encore animé le RCT ? Mû la saison dernière par l'obsédant rêve de rapporter le Bouclier de Brennus sur la Rade, 22 ans après son dernier sacre en France, l'effectif constellé du club varois devra désormais puiser sa motivation dans la défense de ses frontières.

Cela a certes moins de charme que l'exploration d'une terra incognita pour ce club en pleine expansion. Mais, sans son génial général Jonny Wilkinson parti à la retraite, Toulon est condamné à se renouveler, sous peine de subir la révolte des seigneurs locaux.

Il est ironique de symboliser désormais l'ordre établi pour un club qui n'a cessé de casser les codes du championnat, dans le sillage de son fantasque président Mourad Boudjellal. Mais le RCT, renforcé par les stars galloise Leigh Halfpenny et australienne James O'Connor, incarne plus que jamais la figure tutélaire à déboulonner.

C'est une question pressante pour Toulouse et Clermont, dont le prestige s'évapore à mesure que les souvenirs de titres s'éloignent. Le Stade Toulousain a vécu un deuxième exercice consécutif sans titre, une disette à laquelle il n'est guère habitué.

- Toulouse doit réagir -

C'est plongé dans des abîmes d'interrogations concernant son modèle qu'il attaque cette saison. Avec un pack moins abrasif, une animation offensive toussotante, des internationaux à bout de souffle et forcément préoccupés par le Mondial approchant, des querelles éruptives avec la Ligue et la Fédération... Le Stade Toulousain doit réagir.

La réaction du Toulousain Gael Fickou (droite) à la fin du quart de finale du Top 14 contre le Racing Metro 92, à Toulouse le 9 mai 2014 [Remy Gabalda / AFP]
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La réaction du Toulousain Gael Fickou (droite) à la fin du quart de finale du Top 14 contre le Racing Metro 92, à Toulouse le 9 mai 2014

Clermont, de son côté, attend de tourner la page des années Vern Cotter, son emblématique manager parti présider aux destinées de la sélection écossaise. Désormais cornaquée par Franck Azéma et Jono Gibbes, avec un nouveau capitaine (Damien Chouly à la place d'Aurélien Rougerie) et quelques recrues (Zac Guildford, Jonathan Davies, Camille Lopez), l'ASM espère chasser ses vieux démons qui la font buter sur les matchs-couperets.

Mais la concurrence ne cesse de s'étoffer avec l'émergence de jeunes ambitieux, comme Montpellier et le Racing-Métro. Les deux ont échoué avec des regrets dans le dernier carré en mai dernier et gardent intacte leur faim de trophées.

Une fois encore, ils ont été des animateurs privilégiés du marché des mutations: Brice Dulin, Antonie Claassen ou encore Casey Laulala ont rejoint la banlieue parisienne, tandis que Ben Mowen, Samisoni Viriviri ou encore Pat Cilliers ont garni les rangs héraultais.

- Castres, éternelle surprise -

Eternelle surprise dans un championnat cosmopolite et clinquant, Castres jouera-t-il encore les premiers rôles ? Champion 2013, finaliste en 2014, le CO se révèle dans les matchs à élimination directe. En dépit de quelques départs, son ossature restera stable cette saison et son principal défi sera de gérer les sollicitations de ses internationaux pour conserver une place dans le wagon des qualifiés.

C'est dans ce même train que le Stade Français essayera enfin de sauter, après une saison 2013-2014 ô combien frustrante. Le club parisien, électrisé par sa jeune garde, les talents de son entraîneur Gonzalo Quesada et un stade Jean-Bouin flambant neuf, a séduit par son jeu léché... sans tenir le rythme jusqu'au bout. Il est grand temps de confirmer ces belles dispositions.

Parmi les trouble-fête d'une hiérarchie quasi-immuable ces dernières années, Grenoble et Bordeaux-Bègles seront sous les feux des projecteurs. Et le promu lyonnais, qui présente un budget digne des premiers rôles (plus de 20 millions d'euros), sera sous pression.

De son côté, Bayonne tâchera d'échapper à son instabilité chronique tandis que Brive, Oyonnax et La Rochelle semblent d'abord devoir lutter pour leur maintien.

Comme chaque année, le spectacle devrait aussi se dérouler en coulisses. Hormis les divertissantes crises d'ego des présidents de clubs, les tensions entre la Fédération et la Ligue sur la mise à disposition des internationaux alimenteront sans doute la chronique. Et une bonne partie de la santé économique du championnat se jouera sur ses droits télévisuels, remis récemment sur la table par l'Autorité de la concurrence qui a dénoncé le lucratif et historique contrat LNR/Canal +.

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