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Rugby: moment décisif pour Owen Farrell, l'ouvreur des Saracens

L'ouvreur des Saracens, Owen Farrell, tente une pénalité contre le Racing-Métro, le 12 janvier 2013 à Nantes en Coupe d'Europe [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives] L'ouvreur des Saracens, Owen Farrell, tente une pénalité contre le Racing-Métro, le 12 janvier 2013 à Nantes en Coupe d'Europe [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives]

Transparent en quart de finale et légèrement blessé depuis une dizaine de jours, l'ouvreur des Saracens Owen Farrell, espoir de toute l'Angleterre, a l'occasion de montrer samedi contre Clermont en demi-finale de Coupe d'Europe qu'il sait concilier décision et régularité.

A 22 ans, le N.10 des "Sarries" traîne déjà une longue carrière, débutée en pro à Londres 11 jours après avoir fêté ses 17 ans, le 5 octobre 2008. Mais l'international aux 24 sélections, titulaire du XV de la Rose depuis 2013, véhicule également l'image d'un "golden boy" doué qui passe parfois au travers des grands rendez-vous, comme cela avait été le cas en Ulster au tour précédent.

Ce jour-là, en échec complet dans ses tirs au but (1 sur 5), il avait compliqué la tâche de son équipe (17-15) qui évoluait pourtant à 15 contre 14 depuis la 5e minute. L'an passé, en demi-finale, il avait souffert de la comparaison avec un monstre de régularité, Jonny Wilkinson, et les Saracens s'étaient pris les pieds dans le tapis à Twickenham contre Toulon (12-24).

"Il ne sera pas secoué par Clermont, a pourtant assuré cette semaine son entraîneur Mark McCall. Owen a montré cette saison combien il est capable de faire face à la pression. Il subit des plaquages rudes et y répond très bien. Cela ne pose plus de problème pour rester dans le match. Il y a quelques années, il aurait peut-être été un peu perturbé, plus maintenant".

Touché au pied le 13 avril contre Northampton, il a fait trembler tout son club qui a redouté une grave blessure. Mais finalement les os n'ont pas été touchés et, après avoir été préservé contre Newcastle, l'Anglais au visage de gendre idéal sera bien présent contre les Auvergnats.

"Un N.10 doit faire gagner le match donc c'est normal de lui mettre la pression. Ca ne me dérange pas d'être ciblé, explique le joueur. Il faut jouer physique, le jeu l'exige. Il faut résister aux intimidations".

- Prise de conscience -

Et le leader du championnat d'Angleterre espère bien que son meneur de jeu sera à la hauteur de l'enjeu pour emmener enfin en finale un club ambitieux qui a pris la mauvaise habitude de buter lui-aussi sur les dernières haies.

L'ouvreur anglais Owen Farrell (c) contre l'Irlande, le 22 février 2014 à Twickenham lors du Tournoi des six nations [Glyn Kirk / AFP/Archives]
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L'ouvreur anglais Owen Farrell (c) contre l'Irlande, le 22 février 2014 à Twickenham lors du Tournoi des six nations

Farrell pèse en effet 583 points en 59 matches de championnat et 284 points en 26 rencontres de Coupe d'Europe depuis ses débuts.

"J'ai fini par prendre conscience de ce sur quoi je dois me concentrer. Je n'ai pas les moyens de me disperser en réagissant à ce qui se passe", poursuit-il. "Il est devenu incroyablement mature, il mène parfaitement l'équipe", détaille encore son entraîneur.

Critiqué à ses débuts pour un jeu sans imagination, son incapacité à changer de rythme et sa tendance à monopoliser le ballon, Farrell a peu à peu convaincu les plus sceptiques et en quelques mois il est devenu l'un des atouts d'un pays qui rêve de remporter chez lui le titre mondial en 2015.

"Il a beaucoup étudié son jeu pour chercher des espaces et y donner de la variation, assurait ainsi le sélectionneur Stuart Lancaster il y a quelque semaines. Owen jouait autrefois tout le temps à 100 km/h en attaque et en défense. Maintenant, il joue plus juste".

Souvent attendu au tournant et provoqué car considéré comme un "fils à papa", le rejeton d'Andy, l'entraîneur des avants de l'Angleterre, a également du mal parfois à supporter cette pression. Dans ses moments "bad boy", il craque et commet de vilains gestes.

Dans le Tournoi, une poussée vicieuse sur son homologue écossais qui n'avait plus le ballon a ainsi échappé à la vigilance de l'arbitre. En 2012, à ses débuts internationaux, il s'était aussi embrouillé avec l'Irlandais Jonathan Sexton qui a ensuite raconté dans son autobiographie qu'il lui avait dit: "Ce n'est pas parce que ton père était un dur que ça en fait un de toi aussi".

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