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Marion Bartoli : "Le plus bel exploit de ma carrière"

Marion Bartoli a décroché sur premier titre du Grand Chelem sur le gazon de Wimbledon. Marion Bartoli a décroché sur premier titre du Grand Chelem sur le gazon de Wimbledon.[Stefan Wermuth / POOL / AFP]

Avec un peu d’avance, elle est devenue le tube de l’été. Le nom de Marion Bartoli revient comme un refrain depuis son sacre, samedi dernier, à Wimbledon. Le premier en Grand Chelem pour l’Auvergnate, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La Française a déjà en tête l’US Open pour entamer son rêve... américain.

 

Avez-vous pris le temps de réaliser depuis votre victoire ?

Je commence à peine à réaliser que j’ai gagné Wimbledon en 2013 et c’est une sensation incroyable. Mais j’attends avec impatience de pouvoir tranquillement me poser pour regarder la finale et revivre ce que j’ai vécu sur le terrain.

 

Vous n’avez pas encore eu le temps de le revoir ?

Pas du tout. J’ai juste vu la balle de match, où je fais l’ace. Mais je n’ai pas eu le temps de le regarder en entier.

 

Quelles sensations allez-vous avoir en regardant ce match ?

Il est pour le moment le plus grand match de ma vie. Le DVD, je vais le voir et le revoir. Le clip de la BBC, diffusé pendant le bal des champions, m’a donné la chair de poule. Il était vraiment magnifique. Ce sont forcément des moments qui resteront gravés à jamais. J’ai juste envie de les revoir pour ressentir ces sensations à nouveau.

 

Vous avez parlé d’un rêve. Pensiez-vous pouvoir le réaliser un jour ?

Un rêve, c’est quelque chose qui est un peu inaccessible. Je l’avais toujours mais je me demandais si j’allais pouvoir y arriver. J'ai toujours cru que j’aurais une deuxième chance de jouer une finale du Grand Chelem, après celle perdue en 2007 à Wimbledon. Et je suis l’exemple parfait que quand on croit à ses rêves, on peut y arriver.

 

Votre début de saison ne laissait pourtant pas présager une telle issue…

C’est vrai. Mais le début d’année compliqué, on ne va plus vraiment y penser maintenant. Ce qu’on va retenir, c’est que j’ai gagné Wimbledon. En tant que sportive, je sais qu’on ne peut pas avoir que de très bons moments et une trajectoire linéaire. J’ai connu des belles années 2011 et 2012. J’ai eu ce petit creux au début d’année 2013 mais maintenant j’ai le plus bel exploit de ma carrière.

 

Quel rôle a joué Amélie Mauresmo ?

Avec Amélie, on n’a pas besoin de beaucoup échanger. Juste sa présence me rassure. On arrive par le regard simplement à très bien communiquer. Pendant les matchs, elle m’aide à gérer mon stress et à rester calme.

Mais pour arriver à gagner un tournoi du Grand Chelem, c’est une multitude de petits détails qui mis bout à bout font cette chaine magnifique. Ce fut réellement un travail d’équipe. Chacun a mis sa petite pierre.

 

Y compris votre père ?

Oui et c’était important pour moi qu’il soit présent pour la finale. Il compte énormément pour moi. On a vécu tellement de choses quand il m’entraînait. Il fait partie intégrante de ce trophée. Pouvoir partager ce moment avec lui, ça a été extrêmement intense au point de vue émotionnel.

 

"Remporter Roland-Garros est également un de mes rêves"

 

C’est une victoire collective…

Une des images qui m’a marquée, c’est de voir mon box se lever comme un seul homme quand j’ai gagné et de voir le gens en pleurs parce que je leur apportais du bonheur. Qu’ils aient pu vivre ces émotions, c’est exceptionnel pour moi.

 

Cette victoire a-t-elle la même saveur même sans avoir battu de joueuse du Top 15 ?

Si je n’en ai pas joué, c’est parce qu’elles avaient perdu auparavant. Elles ont été éliminées contre des joueuses que moi j’ai été capable de battre. Ce n’est pas comme si elles n’étaient pas venues. Elles étaient dans le tableau, elles ont perdu, je ne peux rien n’y faire.

 

Est-ce plus fort que de gagner Roland-Garros ?

On ne peut pas comparer les deux tournois, ni choisir le tournoi qu’on gagne. Mais c’est vrai qu’au niveau de la surface, le gazon convient plus à mon jeu. A Roland-Garros, ça dépend énormément du temps. S’il fait froid et humide, comme cette année, c’est extrêmement difficile pour moi.

Mais il ne faut pas oublier que j’ai déjà fait une demi-finale et peut-être que l’année prochaine j’aurais ma chance. Et en tant que Française, remporter Roland-Garros est également un de mes rêves.

 

"Si je peux apporter une petite pierre à l’histoire du tennis français, j’en suis très heureuse"

 

A quel moment vous vous êtes dit que c’était jouable ?

Jamais. J’ai pris les matchs les uns après les autres. Je me suis simplement concentré sur mon jeu à chaque à fois que j’étais sur le terrain. J’avais cette mission de sortir du terrain en ayant le sentiment d’avoir donné le maximum. Et je ne me suis jamais dit qu’il y avait une opportunité, même si on me l’a beaucoup répété.

 

Quels sont vos objectifs désormais ?

Garder la même intensité à l’entraînement et en matchs. C’est par là que passeront les succès futurs. Je ne veux pas me mettre de pression au niveau des résultats. Je sais que j’ai une échéance très importante à la fin de l’été avec l’US Open. Je vais essayer de le préparer du mieux possible.

 

Est-ce le début d’une nouvelle carrière avec un nouveau statut ?

Quand on gagne Wimbledon, il y a forcément une nouvelle carrière qui commence. Je vais essayer de la finir du mieux que je peux et essayer de gagner d’autres Grands Chelems. Mais quoi qu’il arrive, j’aurai déjà celui là et ça restera un moment absolument magique.

 

N’est-ce pas trop pesant à la longue de porter tous les espoirs du tennis féminin français sur vos épaules ?

Non pas du tout. D’abord, ils ne reposent pas uniquement sur mes épaules. Et puis, si je peux apporter une petite pierre à l’histoire du tennis français, j’en suis très heureuse. Aujourd’hui, le tennis féminin français est plus que mis à l’honneur avec ma victoire en simple et celle de Kristina Mladenovic en double mixte.

Ça fait deux Françaises qui ont gagné Wimbledon et ça c’est historique. On a une très belle génération avec un fort potentiel. On va maintenant tout faire pour représenter au mieux notre pays.

 

Allez-vous vous accorder quelques jours de vacances ?

Oui un petit peu, mais j’ai surtout très envie de rejouer au tennis. Et à mon avis je vais vite retourner sur le terrain car c’est ce que j’aime le plus faire.

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