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Encourageant mais frustrant pour la France contre les All Blacks

Le capitaine du XV de France Thierry Dusautoir lors du test-match contre la Nouvelle-Zélande le 8 juin 2013 à Auckland [Michael Bradley / AFP] Le capitaine du XV de France Thierry Dusautoir lors du test-match contre la Nouvelle-Zélande le 8 juin 2013 à Auckland [Michael Bradley / AFP]

Le XV de France est ressorti avec un goût très amer de son premier test-match perdu (23-13) face aux All Blacks, samedi à Auckland, car persuadé d'avoir tenu en main un exploit fondateur.

Des entraîneurs aux joueurs, un seul mot revenait dans les travées de l'Eden Park: la frustration. Une sensation tenace en ces lieux qui avait vu les Bleus, 19 mois plus tôt, céder d'un souffle en finale de Coupe du monde (8-7) contre les mêmes adversaires.

"On avait vraiment les moyens de battre les Blacks ce soir", pestait ainsi le capitaine Thierry Dusautoir, le visage fermé. La voix blanche, le manager Philippe Saint-André ne pouvait qu'abonder: "On est surtout déçu car il y avait la place ce soir et on manque de précision."

Rageant en effet d'avoir vu la victoire leur filer comme du sable entre les doigts en ce stade mythique où les All Blacks n'ont plus perdu depuis 1994... et la venue d'un XV de France emmené par Saint-André, capitaine à l'époque.

Alors, certes, les Français pourront se consoler de leur investissement impeccable, des nets progrès dans le jeu et d'un bel état d'esprit.

Et les novices, dont l'ouvreur Camille Lopez et l'ailier Adrien Planté, se sont montrés à la hauteur de l'événement, n'hésitant pas à prendre des initiatives rafraîchissantes.

Le Français Camille Lopez et Aron Smith des All Blacks (au centre) lors du test-match le 8 juin 2013 à Auckland [Michael Bradley / AFP]
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Le Français Camille Lopez et Aron Smith des All Blacks (au centre) lors du test-match le 8 juin 2013 à Auckland
 

En somme, une vraie embellie par rapport aux prestations du Tournoi des six nations, terminé à une triste dernière place.

La mêlée patauge

"Mais quand on domine comme on a dominé, on doit gagner ce match", rétorquait PSA, avec un oeil sur la feuille de statistiques et des chiffres bien cruels: 53% de possession, 56% d'occupation et 67 plaquages à réaliser quand les adversaires devaient s'employer 104 fois.

Les Français ont finalement péché sur les "petits détails" du très haut niveau, dixit Saint-André, comme ces nombreux ballons rendus au contact. Surtout, ils ont vécu cinq minutes terribles avant la pause où les All Blacks ont inscrit leurs deux essais, sur deux ballons de récupération.

"Il faut féliciter les Néo-zélandais qui, dès qu'ils ont une demie-occasion, arrivent à marquer", convenait Saint-André.

Plus inquiétantes furent les lacunes en conquête, notamment en mêlée fermée, "pourtant culturellement le point le plus fort du rugby français", soulignait Saint-André, pointant au passage l'arbitrage de l'Anglais Wayne Barnes.

Force fut de constater que jamais le pack français n'a trouvé le bon tempo lors de ses entrées en mêlée, étant plusieurs fois sanctionné sur ce point face à un vis-à-vis moins puissant mais très dynamique. Ainsi, à deux reprises (55e, 66e) sur des temps forts, les Français obtinrent une mêlée sur la ligne des cinq mètres néo-zélandaise mais furent pénalisés.

"Si on arrive à marquer à ces moments-là, les Blacks prennent un coup sur la tête", relevait ainsi Dusautoir.

D'autant plus que les All Blacks n'ont pas donné beaucoup de gages de sérénité durant cette partie marquée par un volume inhabituel de déchets dans le jeu courant et l'inconstance au pied du de l'ouvreur Aaron Cruden (trois échecs pour cinq réussites).

L'inévitable Nonu

Mieux, les Français leur mirent d'entrée le couteau sous la gorge par un essai du centre Wesley Fofana, servi intérieur par Florian Fritz (10e) qui s'était engouffré dans un intervalle entre Conrad Smith et Ma'a Nonu.

Le joueur des All Blacks Aaron Smith lors du test-match contre la France le 8 juin 2013 à Auckland [Michael Bradley / AFP]
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Le joueur des All Blacks Aaron Smith lors du test-match contre la France le 8 juin 2013 à Auckland
 

Mais les All Blacks revenaient par deux accélérations coup sur coup. La première signée de l'ailier Ben Smith qui perçait au niveau de la ligne médiane et servait son demi de mêlée Aaron Smith (33).

La seconde venait de l'inévitable centre Nonu qui prenait l'intervalle entre Lopez et Fritz, échappait au plaquage de Maxime Machenaud et servait Aaron Smith. Ce dernier, d'une chistera, offrait l'essai au troisième ligne Sam Cane qui aplatissait entre les poteaux (38).

A 17-10 à la pause, les All Blacks avaient creusé leur sillon, sans jamais réussir en seconde période à se mettre à l'abri, seuls les buteurs se répondant.

Une maigre satisfaction pour le XV de France qui sera largement renouvelé mardi contre les Auckland Blues. Avant d'espérer prendre sa revanche dès samedi prochain à Christchurch, avant la dernière échéance, le 22 juin à New Plymouth.

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