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Les Niçois privés de stade

[JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP]

Conséquence indirecte des affrontements qui ont opposé les ultras marseillais et lyonnais sur une aire d’autoroute du Vaucluse, samedi, ou sage précaution au vu des rivalités entre fans niçois et ajacciens ? Mardi matin, la sous-préfecture de Corse du Sud a établi un arrêté interdisant le déplacement des supporters de l’OGC Nice, dimanche, pour assister au dernier match de la saison pour les Aiglons.

Une rencontre capitale pour le Gym dans la course à l’Europe et lors de laquelle les joueurs ne pourront pas compter sur le soutien de leurs fans, interdits d’accès au stade François-Coty.

Pour justifier sa décision, la sous-préfecture avance la crainte d’incidents dus à une certaine inimitié entre groupes de supporters azuréens et insulaires. En effet, au mois d’août de l’année dernière, les Ajacciens, eux aussi, s’étaient vu interdire le déplacement dans la capitale azuréenne, lors du match aller.

 

«La fête est gâchée» 

Comme on pouvait s’y attendre, c’est avec écœurement que les aficionados du Gym ont accueilli la nouvelle. «La fête est gâchée, regrette José Boetto, le président du club des supporters, fondé en 1947. La vérité, c’est que depuis plusieurs années déjà, nous sommes dans le collimateur. C’est en prenant de telles décisions que l’on jette l’opprobre sur toute la communauté des passionnés de football. Pire, c’est le côté populaire du sport que l’on essaie de tuer.»

Pour nombre de «Rouge et Noir», il n’en fallait pas plus pour s’estimer victimes d’une cabale de la part des pouvoirs publics.

 

La psychose des débordements

Du côté de la sous-préfecture de Corse du Sud, les événements lamentables qui se sont déroulés en plein Paris, le 13 mai dernier, lors de la célébration du titre de champion de France du Paris-Saint-Germain, ont sans doute fait réfléchir.

Le préfet de police parisien avait alors essuyé un feu nourri de critiques en provenance de plusieurs responsables politiques. Aujourd’hui, les Niçois ont le sentiment de payer l’addition. «C’est le principe de la libre circulation qui est remis en cause. Les débordements sont toujours regrettables. Mais il ne faut pas pénaliser tous les supporters. C’est à la police et à la justice de régler ces problèmes.»

Dimanche, c’est devant leurs postes de télévision que les supporters niçois soutiendront les Aiglons… 

 

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