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Monaco assure sa montée en Ligue 1

Le milieu de terrain de Monaco Lucas Ocampos contrôle le ballon face à Caen en Ligue 2, le 4 mai 2013 à Monaco [Valery Hache / AFP/Archives] Le milieu de terrain de Monaco Lucas Ocampos contrôle le ballon face à Caen en Ligue 2, le 4 mai 2013 à Monaco [Valery Hache / AFP/Archives]

Le retour parmi l'élite du foot français de Monaco ne surprend personne tant le club de la Principauté avait été présenté comme l'ogre de la Ligue 2, mais cela ne s'est pas fait sans accrocs, à l'image de la victoire décisive, sur le fil et laborieuse, ce samedi à Nîmes (1-0).

L'exercice ne fut pas un long fleuve tranquille pour l'équipe du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev. Il a fallu attendre 2013 pour voir cette formation dominer la compétition. Et digérer deux derniers décollages ratés pour la L1 lors des 34e et 35e journées (1-1 contre Sedan, défaite 1 à 0 à Caen) avant cette heureuse 36e journée. Finalement c'est le "Ibra" de l'ASM, le Sénégalais Ibrahima Touré, qui a délivré un club monégasque qui ramait samedi contre un Nîmes pourtant réduit à dix, en marquant son 17e but en L2 dans les dernières secondes des arrêts de jeu. Ouf !

Retour sur la mission remontée. C'est en mai 2012, cinq mois après avoir repris un club exsangue sur le plan financier, relégable en L2, et y avoir injecté près de 25 millions d'euros, que Rybolovlev a entamé l'opération "retour en L1".

D'abord, le club recrute Claudio Ranieri, qui avait été débarqué de l'Inter Milan après une élimination en Ligue des Champions face à l'OM. Ranieri, deuxième choix derrière Roberto Mancini, dispose de moyens colossaux pour réussir l'objectif et devenir la pierre angulaire du projet sportif. Monaco recrute alors Raggi, Tzavellas, Poulsen, Ndinga, Bajram, Ribas. Tous sont professionnels confirmés, la plupart, internationaux. On y ajoute Ocampos, Argentin de 18 ans, nouvelle perle de River Plate, acheté 11 millions d'euros. Ranieri doit remporter le titre (ce n'est pas encore fait mathématiquement). Mais il se désolidarise de l'objectif européen (en remportant une coupe) énoncé par l'éphémère directeur, le Norvégien Tor-Kristian Karlsen.

Difficultés

Les débuts sont prometteurs sur le plan comptable (4 victoires, un nul). Pourtant, Monaco joue mal. Le collectif est scindé. Il s'en remet aux exploits individuels, dont celui de l'avant-centre Touré, déjà.

Durant l'automne, Ranieri martèle son discours officiel ("La L2 est très dure, un vrai combat") et garde ses joueurs sous pression. "La concentration, l'état d'esprit combatif, le sens du sacrifice pour le collectif sont les éléments de base", dit-il. Ceux qui ne suivent pas, s'excluent. Ribas, Poulsen, Bajrami, Dumont, Marester (parti au mercato d'hiver) coulent.

Monaco tangue. Après une première défaite au Havre (6e journée), l'équipe ne parvient plus à s'imposer dans un Louis-II qui sonne creux. A la trêve, Monaco pointe à la 2e place du classement (à un point de Nantes). Les éliminations en Coupe de France, face à Bourg Peronnas, et Coupe de la Ligue, face à Troyes, font désordre.

Pourtant, lors de cette dernière rencontre, Ranieri repère celui qui changera sa saison: Obbadi. "Lorsqu'il est rentré, il a changé le match, se souvient l'Italien. Un homme peut changer une équipe, son recrutement a changé la nôtre. Il a offert un meilleur équilibre. Puis les joueurs ont grandi ensemble."

Siège en France: nouveau combat

Une fois de plus, Rybolovlev aligne les millions pour recruter. S'il rêve de Beckham et qu'il lui transmet une proposition, son club recrute enfin malin. Rivière, Medjani et Obbadi sont expérimentés, ambitieux.

Progressivement, le jeu prôné par Ranieri se met en place. "On a commencé à être meilleur quand Obbadi, Medjani et Rivière nous ont rejoints à la trêve, explique aujourd'hui le technicien italien. On prenait trop de buts. Un équilibre a été trouvé. Tous les joueurs se sont mis au niveau."

La concurrence s'est accrue. Meilleur buteur à la mi-championnat, Touré a été supplanté par Germain. Mais, clin d'oeil, c'est Touré, qui n'avait pas marqué en 2013, qui a incrit le but de la montée samedi.

Certains jeunes (Ocampos, Ferreira Carrasco, Mendy) sont devenus des cadres. Monaco vient donc d'accéder sportivement sur le terrain en L1. Il lui faut maintenant mener un autre combat en coulisses contre l'obligation faite à toute équipe évoluant dans un championnat professionnel français d'avoir son siège en France à compter de juin 2014.

La mesure vise directement le club de la Principauté, dont la fiscalité avantageuse est jugée inéquitable par de nombreux dirigeants de clubs français. Ce match, là aussi, sera crucial, pour une ASM qui rêve de chasser au mercato sur les mêmes terres que le PSG des Qataris.

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