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CAN 2013 : les Aigles du Mali, espoir de tout un peuple

Dimanche, les supporters du Mali et du Niger ont rendu hommage à l'armée française engagée au Mali pour lutter contre des groupes islamistes. Dimanche, les supporters du Mali et du Niger ont rendu hommage à l'armée française engagée au Mali pour lutter contre des groupes islamistes.[AFP]

Alors que le nord du Mali est le théâtre d’une guerre opposant l’armée française épaulée des troupes maliennes à trois groupes islamistes (Aqmi, Ansar Dine et le Mujao), la sélection nationale a fait ses premiers pas dimanche dans la CAN 2013 disputée en Afrique du Sud. Les Aigles du Mali ont longtemps buté sur la défense du Niger avant de s’imposer, comme un symbole, dans les dernières minutes de la rencontre.

En entrant sur la pelouse du Nelson Mandela Bay Stadium dimanche, les joueurs du Français Patrice Carteron (ancien entraîneur de Dijon de 2009 à 2012) n’avaient pas l’esprit à jouer au football. Comme si le conflit qui agite le nord du pays régnait dans toutes les têtes.

Au final, la victoire décrochée face à une pâle formation du Niger (1-0) a été longue à se dessiner. Mais l’essentiel résidait ailleurs. "Je suis content pour le peuple malien qui traverse un moment très difficile. J’espère que les gens sont contents à Bamako, même si ce sera une joie intérieure. Je dédie cette victoire à tout le peuple malien. C’est pour la paix et tout le peuple malien", déclarait au terme de la rencontre le sauveur du Mali, Seydou Keïta ancien joueur du FC Barcelone et buteur à la 83e minute.

 

Triste d’avoir battu le Niger, un pays ami

L’union sacrée malienne dépasse les simples frontières du pays. Si l’on en croit cette anecdote révélée par RFI, certains membres de l’encadrement malien s’en voulaient d’avoir battu le Niger, pays ami, qui a prévu dans le cadre de la force ouest-africaine, d’envoyer prochainement 500 soldats pour combattre les groupes armés islamistes.

 

"Il faut être vigilant et ne pas tout confondre non plus"

En poste depuis juillet 2012, Patrice Carteron, qui vit au Mali, a constaté "l’exode massif vers Bamako depuis plusieurs mois". Avant de quitter le pays pour disputer la CAN, le sélectionneur français a noté une pression supplémentaire liée à une immense attente de la part du gouvernement et de tout un peuple pour qui le football est une véritable religion.

"Depuis que j’ai été nommé, j’ai toujours trouvé les joueurs exemplaires par rapport au maillot et à ce devoir de patriotisme. Mais il faut être vigilant et ne pas tout confondre non plus. Le football doit rester un jeu et mettre trop de pression sur les épaules des joueurs, ça ne leur servirait pas du tout. Le but c'est qu'ils soient heureux sur le terrain, légers et qu'ils puissent s'épanouir. Pas qu'ils se sentent chargés d'une mission qui ne soit pas à la hauteur de ce qu'ils sont capables de faire", tempère-t-il.

 

Primes baissées de 40%

Il n’empêche, la guerre dans le nord du pays reste au centre de toutes les discussions au cœur du groupe malien. "On est obligé de penser à ce qu'il se passe au Mali parce qu’on est avant tout des citoyens maliens et des enfants de ce pays", confiait à RFI le milieu de terrain Samba Sow juste avant d’entamer la compétition en Afrique du Sud. Les préoccupations sont réelles et l'envie de bien faire pour rendre hommage à tout un peuple, bien présente.

En soutien de leur Etat, les joueurs Maliens ont d'ailleurs accepté de réduire d’environ 40% les primes versées par leur fédération pendant cette CAN. Eux qui ont préparé la compétition par un stage du 4 au 9 janvier dans la capitale Bamako, rêvent à présent de devenir la meilleure équipe de leur continent. Et de remporter un titre de champion d’Afrique qu’ils n’ont encore jamais conquis.

 

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