Ça va chauffer dans le Chaudron. Saint-Etienne reçoit Lyon, ce dimanche 9 décembre, en clôture de la 16e journée, pour un derby rhodanien comme la Ligue 1 n’en avait pas connu depuis des lustres. En jeu, la suprématie régionale et la possibilité de s’affirmer définitivement comme un candidat au podium, voire au titre de champion.
Car les Lyonnais sont leaders et les Stéphanois 3es avec quatre points de retard. L’affiche ravit les spécialistes. «Jusqu’à maintenant, les Stéphanois se sont affirmés comme les vrais rivaux du PSG. Ce sont les deux équipes qui produisent le plus beau jeu», affirme Robert Herbin, grand connaisseur.
En effet, l’ex-joueur de l’Asse (1957-1972) mais aussi ex-entraîneur du club (1972-1983 et 1987 1990), a aussi entraîné Lyon de 1983 à 1985.
Geoffroy-Guichard réussit à l’OL
Et pourtant, rien ne prédestinait les deux formations à jouer les premiers rôles. En proie à d’importants problèmes économiques, l’OL avait dû, à l’intersaison, se séparer de cadres comme Aly Cissokho, Kim Kallström et surtout Hugo Lloris pour renflouer ses caisses.
Les supporters se préparaient à vivre une année de transition. Mais pour sa deuxième saison sur le banc lyonnais, Rémi Garde est parvenu à trouver la bonne formule. Et le club rhodanien occupe les trois premières places depuis la 1re journée.
Un constat qui vaut aussi pour son homologue stéphanois. Malgré un départ poussif, Christophe Galtier a su tirer le maximum de son effectif pour en faire une machine invaincue sur ses treize derniers matchs, avec à son tableau de chasse deux victoires sur le PSG, en L1 et en 8e de finale de la Coupe de la Ligue, en moins d’un mois.
«Ça leur a apporté un surcroît de confiance, assure Christian Lopez, ancien défenseur des Verts (1969-1982). Mais il ne faut pas non plus trop se reposer dessus.» Car Lyon a fait de Geoffroy-Guichard l’un de ses terrains de chasse préférés.
Le club du président Aulas n’y a plus perdu depuis 18 ans et entend perpétuer la tradition à l’occasion de ce 105e derby. Malgré l’absence de Lisandro, souffrant toujours d’une contracture au mollet, les Lyonnais pourront compter sur Bafétimbi Gomis, qui n’a jamais fait de cadeaux à ses ex-coéquipiers.
Formé dans le Forez, l’international français a trouvé la faille à chaque fois qu’il y est revenu ces trois dernières saisons. «C’est le danger n°1 pour les Verts», glisse d’ailleurs Herbin, qui n’est pas sans savoir que Gomis a inscrit cinq des sept derniers buts de l’OL en L1.
Match dans le match
Mais si Lyon a Gomis (10 buts), Saint-Etienne possède Pierre-Emerick Aubameyang, déjà auteur de huit buts. Au début de sa carrière, l’attaquant gabonais n’était pourtant pas réputé pour son sens du but avec seulement six buts au cours de ses trois premières saisons dans l’élite.
Mais «Spider Bam» a su étoffer sa panoplie pour allier l’efficacité à sa vitesse déconcertante. «Il est maintenant capable de marquer à n’importe quel moment», remarque Christian Lopez.
Reste à savoir qui de l’araignée ou de la panthère marquera de son empreinte ce derby déjà entré dans l’histoire avant même son dénouement.