Candide Thovex fait partie des icônes du sport extrême. Comme Kelly Slater au surf, Kyle Bennett au BMX ou encore Tony Hawk au skateboard, il est la référence en matière de freeride et de ski freestyle.
A 30 ans, la poudreuse, il en a fait son terrain de jeu. La montagne, il l’a apprivoisée. Ses dangers, il les connaît. Dévaler, sauter, créer des figures au milieu de nulle part, Candide passionne toute une génération avec ses démonstrations. Mais il a beau être le maître du hors-piste, il garde la tête sur les épaules.
Cet originaire de La Clusaz n’aime pas la célébrité. Il préfère que son nom soit utilisé pour la reconnaissance de sa discipline, le freeride. Un sport qui a évolué même si sa médiatisation le dérange. «Notre discipline est née pour s’écarter de ce qui était sérieux, explique-t-il.
Si j’ai arrêté le ski de bosses, c’est parce que c’était trop carré. C’est bien, les sponsors sont de plus en plus nombreux. Mais de nature, c’est un sport fun.» Rechausser les skis, Candide y pense. «J’ai envie de reprendre, c’est sûr. Peut-être aux Jeux 2014 de Sotchi (Russie)».
En attendant, il a endossé le costume de coréalisateur afin de faire vivre ses émotions. «Ce que je veux faire avec ce film (Few Words), c’est présenter ma passion. Ce documentaire raconte mon histoire», ajoute-t-il.
Deux ans de travail sur son film
De ses débuts dans le ski à ses médailles d’or, en passant par sa grave blessure au dos jusqu’à sa victoire au Freeride World Tour, Candide se dévoile. Deux hivers passés en compagnie de Matt Pain (le réalisateur) à traverser le monde à l’affût d’images inédites du skieur dans son élément. Pas de tout repos. «On tournait avec des loups, au Canada, lorsque l’un d’eux est passé discrètement derrière moi et m’a mordu la jambe», se souvient-il en rappelant que l’idée de ce tournage lui est venue en 2007.
Ce fan d’Edgar Grospiron, autre légende du ski de bosses, n’est pas un novice en matière de film. Auparavant, il avait réalisé des clips de cinq minutes, Candide Kamera, «mais ce n’était pas aussi développé». La première mondiale de Few Words aura lieu samedi à Paris, au Grand Rex, avant une tournée internationale qui conduira l’équipe du tournage sur tous les continents.
«Pendant un mois et demi, on va présenter le film en Europe, aux Etats-Unis, sans oublier La Clusaz», insiste Thovex. Si les images s’annoncent sublimes, ce documentaire permettra de mieux connaître le skieur à travers des images marquantes d’une carrière. Mais aussi d’une vie et surtout d’une passion.
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