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17 personnes dont Karabatic interpellées

Le handballeur de Montpellier Nikola Karabatic (d) monte à bord d'une voiture de police après le match face au PSG, près de la salle Coubertin à Paris, le 30 septembre 2012. [Franck Fife / AFP] Le handballeur de Montpellier Nikola Karabatic (d) monte à bord d'une voiture de police après le match face au PSG, près de la salle Coubertin à Paris, le 30 septembre 2012. [Franck Fife / AFP]

L'icône du handball français Nikola Karabatic a été interpellé dimanche par la police, dans le cadre de l'affaire du match présumé truqué sur fond de paris sportifs entre son club de Montpellier et Cesson-Sévigné le 12 mai dernier. Un total de 17 personnes, dont 9 joueurs, ont été interpellées.

"Au moins sept joueurs" ont été placés en garde à vue dimanche soir par la police à Nanterre dans le cadre de cette affaire, a indiqué une source proche de l'enquête, qui n'était pas en mesure de préciser les noms des joueurs concernés.

Un journaliste de l'AFP a néanmoins constaté que des policiers avaient emmené Nikola Karabatic et quatre autres membres de son équipe, Wissem Hmam, Michaël Robin, Dragan Gajic et Primoz Prost, ainsi que leur kinésithérapeute Yann Montiège, à l'issue du match de Championnat de France perdu par Montpellier contre le PSG (38-24) dimanche, à la salle Coubertin à Paris. D'autres joueurs impliqués pourraient avoir quitté les lieux discrètement.

Le convoi de véhicules de police aux vitres teintées est arrivé peu après, vers 16H45 GMT, rue des Trois Fontanots à Nanterre, où se trouvent les locaux du service central des courses et jeux, dans une annexe du ministère de l'Intérieur, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les policiers, qui agissent dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge d'instruction de Montpellier, s'étaient rendus aux vestiaires à la fin du match pour interroger les joueurs, a indiqué une source proche des joueurs. Une journaliste de l'AFP a vu des policiers en civil, ordinateur portable à la main, montrer leurs insignes aux vigiles du stade pour y entrer.

 

80.000 euros de paris

Selon une source policière, les enquêteurs s'intéressent au total à 17 personnes : huit joueurs de Montpellier, dont Nikola Karabatic et son frère Luka, deux ex-joueurs de Montpellier passés depuis au PSG -il ne peut s'agir que de Samuel Honrubia et Mladen Bojinovic-, au moins une compagne d'un joueur, et un membre du staff de l'équipe de Montpellier.

Une source proche du dossier à Montpellier a évoqué "deux femmes proches des frères Karabatic", ce qui n'a pu être confirmé par ailleurs.

Dans le cadre de cette même enquête, trois personnes ont été interpellées dimanche en fin d'après-midi à Montpellier, a-t-on appris de source proche du dossier. Il s'agirait de parieurs. Le procureur de la République doit tenir une conférence de presse lundi en milieu d'après-midi.

Une information judiciaire, ouverte sur cette affaire depuis le 1er août, vise à la fois des faits "de corruption active et passive", mais aussi des faits "d'escroquerie et de recel d'escroquerie" aux dépens de la Française des Jeux (FDJ).

Les paris litigieux portaient sur le résultat du match à la mi-temps, pour lequel ont été engagés des paris anormaux dans le temps, sur le montant et sur le type de paris. Quelque 80.000 euros de paris ont été pris en quelques heures sur le résultat à la mi-temps, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

D'ordinaire, pour un match de handball tous paris confondus, un maximum de 5000 euros sont misés, dont 80% sur la victoire et les 20% restants sur l'équipe en tête à la mi-temps et sur le score définitif. En outre, les prises de paris sont d'habitude étalées dans la semaine qui précède la rencontre, a-t-on indiqué de même source.

 

Des paris atypiques

Par ailleurs, la répartition des prises de paris était atypique, puiqu'elle était exclusivement concentrée sur quelques points de vente dans la région de Montpellier.

Enfin, les prises de jeu sont limitées par la FDJ à 100 euros par bulletin. Et des séries atypiques de bulletins à 100 euros ont été repérées dans certains points de vente.

Pour le paiement d'un gain supérieur à 500 euros pour un pari sportif, les centres de paiement de la FDJ règlent par chèque ou les détaillants font une virement sur un compte bancaire avec un RIB. Dans les deux cas, on connaît ainsi le prénom et le nom du gagnant.

"C'est une épreuve, une épreuve pour tout le monde, les joueurs, le club de Montpellier, la Fédération et le hand en général", a déclaré Joël Delplanque, président de la Fédération de handball, qui juge "indispensable que cette enquête soit menée de manière la plus rapide et efficace possible pour qu'on connaisse enfin la vérité."

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